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Business et sous-développement de l’Algérie/ Les vérités amères d’un prestigieux magazine économique américain

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Chaque année, Forbes organise un classement qui classe les pays du monde en fonction de leur attractivité pro-business et de leur ouverture économique.

Dans ce classement, malgré des économies à la croissance limitée par rapport aux autres parties du globe, c’est l’Europe qui domine les débats en matière d’environnement économique pro-business, avec  2/3 de ce top 25 des «meilleurs pays pour le business». Le classement se base sur onze catégories, et les données viennent des nombreux rapports publiés par des organisations telles que le «World Economic Forum», la «Freedom House», ou le «World Bank Group».

Lorsque l’on regarde ces catégories et les classements de l’Algérie de plus près, on remarque que l’économie algérienne fait pâle figure. Sur 144 pays concernés par le classement, celle-ci se trouve au-delà de la 100ème place dans 9 catégories sur les 10 sur lesquelles elle est notée (liberté d’échange, liberté monétaire, droits de propriété, innovation, technologie, bureaucratie, protection de l’investisseur, libertés individuelles, charges fiscales). Le seul domaine où le pays figure dans le top 100, paradoxalement, est celui de la corruption, où il se situe à la 92ème place.

L’économie algérienne se retrouve donc à la 137ème place sur 144. A titre de comparaison, le Maroc est à la 63ème place, la Tunisie à la 82ème place, et d’autres pays africains, tels que le Rwanda, la Zambie ou le Ghana, se retrouvent respectivement aux 72ème, 73ème et 79ème places.

Forbes est un classement libéral, pro-business, et regrette donc la dimension trop étatiste de la gestion de l’économie algérienne. Le profil économique du pays évoque la stabilité macroéconomique due aux revenus du pétrole, avec un niveau de dettes peu élevé et de larges réserves de devises étrangères. Forbes reproche en revanche une croissance trop encadrée par l’Etat, qui a bien des difficultés à développer les industries en dehors des hydrocarbures.

D’après ces experts, «les efforts du gouvernement ont peu tenté de réduire le chômage élevé des jeunes ou les problèmes de logements». Comme la grande majorité des analystes et comme la plupart des commentateurs ici à Algérie-Focus, ceux-ci appellent donc de leurs vœux à une diversification de l’économie, à un secteur privé dynamique, et à une meilleure attractivité de l’investissement étranger.

Même si ce type de classements est à prendre avec des pincettes, tant une certaine idéologie néo-libérale est présente derrières les calculs et les choix des catégories, ils offrent néanmoins des indicateurs qui révèlent une frilosité inquiétante, et un manque d’ouverture à un monde qui change à une vitesse incroyable.

Sans encourager une libéralisation sans limites et une ouverture totale aux investissements étrangers, l’économie algérienne bénéficierait fortement d’un climat économique plus «ouvert», et son modèle étatique historique, comme le montrent d’autres modèles en Asie, n’a pas nécessairement à abandonner cette tradition d’encadrement et de dirigisme économique. C’est aussi à l’Etat de réguler le libéralisme souhaité pour l’économie du pays, les deux systèmes n’étant pas incompatibles.

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