Paris, le 13 novembre 2023 – Emmanuel Macron, président français, a réuni les représentants des cultes en France, amorçant ainsi un dialogue essentiel dans le contexte actuel. Cependant, pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, cette rencontre a été l’occasion de soulever des inquiétudes face à la montée des attaques contre les musulmans.
Un appel à l’unité face à la montée des tensions
Lundi dernier, Emmanuel Macron a réuni les représentants des différentes religions en France pour renforcer l’appel à l’unité et à la fraternité, tel qu’énoncé dans sa lettre aux Français. Cependant, pour Chems-Eddine Hafiz, cette réunion a également été l’occasion de pointer du doigt la recrudescence des attaques contre la communauté musulmane.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a exprimé son inquiétude face à l’amalgame croissant entre islamisme et islam, en particulier depuis les événements au Proche-Orient début octobre. « Nous sommes dans un moment extrêmement difficile où l’émotion, malheureusement, prime souvent sur le reste », a-t-il souligné, déplorant un « déchaînement de déclarations contre les musulmans ».
Une lutte contre la confusion entre islamisme et islam
Chems-Eddine Hafiz a insisté sur la nécessité d’éviter la confusion entre islamisme et islam. « Aujourd’hui, il ne faut pas que ce mois soit celui de l’amalgame entre musulmans, terroristes, etc », a-t-il ajouté. Il a également exprimé ses préoccupations quant à la dégradation de la situation et a souligné la nécessité de lutter contre le discours islamophobe banalisé dans les médias français.
Les musulmans et l’antisémitisme : un message fort du recteur de la Grande Mosquée
Lors de sa rencontre avec Macron, Chems-Eddine Hafiz a abordé la question de l’antisémitisme et a affirmé avec force que « l’islam et les musulmans ne peuvent pas être antisémites ». Il a martelé que l’antisémitisme ne trouvera pas sa place dans les mosquées de France. De plus, le recteur a expliqué son choix de ne pas participer à la marche « contre l’antisémitisme », soulignant qu’une lutte contre le racisme aurait été plus appropriée.
Appel à l’Arcom contre le discours islamophobe dans les médias
Il est important de noter que la semaine précédente, Chems-Eddine Hafiz avait interpellé le président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour agir contre le discours islamophobe dans les médias français. Cette démarche souligne la préoccupation constante du recteur de la Grande Mosquée de Paris face à la montée de la rhétorique discriminatoire.
En conclusion, la rencontre entre Macron et les représentants religieux a mis en lumière les défis auxquels la communauté musulmane est confrontée en France. Chems-Eddine Hafiz a joué un rôle crucial en soulignant la nécessité de combattre les amalgames et de lutter contre le discours islamophobe. Alors que la France cherche des voies vers une unité authentique, la question de la coexistence pacifique des différentes communautés religieuses demeure au cœur des préoccupations nationales.
