Le conflit meurtrier entre Israël et la Palestine a atteint les rives de la France, non seulement en agitant la classe politique, mais en s’insinuant jusqu’au sommet de l’État. Le président Emmanuel Macron se retrouve au milieu d’une controverse où les positions semblent tout sauf tranchées. Dans cet article, nous plongeons dans cette énigme Macron, qui oscille entre soutien inconditionnel à Israël, préoccupation pour les vies civiles et une tentation de maintenir la « politique arabe de la France ». Cette division ne passe pas inaperçue et suscite des critiques tant en France qu’à l’étranger.
La France et le Puzzle de la Guerre en Palestine
Depuis le début de l’opération israélienne en Palestine, la France semble naviguer entre des eaux troubles. Sa position est un mélange délicat de soutien à Israël, avec son « droit à se défendre », de préoccupation pour le respect du droit international et des vies civiles, et d’une certaine nostalgie pour la « politique arabe de la France » héritée des derniers gaullistes.
Au milieu de ce maelstrom, Emmanuel Macron se retrouve dans une position délicate, mal comprise, en particulier dans le monde arabe qui a été déçu par l’alignement de la France sur la politique américaine dans la région.
Macron : Entre Israël et la Palestine
Pourtant, Emmanuel Macron ne renonce pas. Le 24 octobre, il s’est rendu en Israël pour exprimer le soutien de la France à ce pays. Cependant, il a également fait un détour par Ramallah, où il a plaidé en faveur de la relance du processus de paix.
Le 9 novembre, il est devenu le premier dirigeant d’un grand pays occidental à appeler publiquement à un cessez-le-feu à Gaza.
Le dimanche 19 novembre, lors d’un appel téléphonique au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, il a exprimé sa préoccupation face au nombre croissant de victimes civiles causées par l’armée israélienne à Gaza, ainsi que son inquiétude concernant la montée de la violence des colons israéliens contre les Palestiniens en Cisjordanie.
Parallèlement, il a appelé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour condamner fermement les « violences contre les civils palestiniens ».
Cependant, ces prises de position ont été critiquées de part et d’autre. La visite de Macron à Ramallah a été accueillie par la foule brûlant son effigie. En Israël, il a été la cible de critiques, de même que des lobbies pro-israéliens en France.
La Critique de la Politique Française
La politique étrangère de la France dans ce conflit a suscité de nombreuses critiques. Ancien ambassadeur de France en Israël et aux États-Unis, Gérard Araud, a évoqué devant le Parlement français une « épuration ethnique » en cours en Cisjordanie, une déclaration d’une gravité rarement atteinte.
Le Figaro a révélé une note envoyée à l’Élysée par plusieurs ambassadeurs en poste au Moyen-Orient et au Maghreb, où ils ont dénoncé la politique actuelle de la France, l’accusant même de « complicité de génocide ».
Division au Sein de l’Élysée
La fronde contre la politique étrangère de la France a atteint les plus hautes sphères du pouvoir, y compris l’Élysée. Selon une enquête du journal Le Monde, une ambiance de division règne désormais au sein de l’entourage d’Emmanuel Macron, exacerbée par le conflit au Moyen-Orient et les « zigzags diplomatiques » du président.
Emmanuel Macron, qui voulait éviter que le conflit ne soit importé en France, se trouve désormais au cœur de la controverse. Les voix internes plaident pour un rééquilibrage de la position française.
Le Retournement d’Opinion
Le conflit a également entraîné un retournement spectaculaire de l’opinion publique occidentale. Après 45 jours de bombardements intensifs, l’armée israélienne a causé la mort de plus de 13 000 Palestiniens, dont plus de 5 000 enfants. Gaza a été en grande partie détruite, y compris des bâtiments, des écoles, des routes, et même le bureau de l’AFP et le Centre culturel français.
Israël a perdu la bataille de l’opinion publique occidentale. Anthony Bellanger, journaliste français, parle d’un « changement de paradigme total » et de la perte d’Israël dans la « guerre médiatique et de la victimisation ».
Le prince Torki Ben Fayçal, ancien chef du renseignement saoudien, a révélé comment l’argent du Qatar destiné au Hamas passait par les banques israéliennes au vu de tous. Il a accusé Netanyahou d’affaiblir l’Autorité palestinienne en soutenant le Hamas.
Emmanuel Macron se trouve dans une position délicate au milieu de la division suscitée par le conflit en Palestine. Les critiques fusent de toutes parts, y compris au sein de son entourage politique. La politique étrangère de la France dans ce conflit soulève des questions sur l’image du pays dans le monde arabe et musulman. Israël perd la bataille de l’opinion publique occidentale en raison des événements tragiques à Gaza et en Cisjordanie. L’énigme Macron continue de diviser la France, laissant planer des incertitudes sur la direction future de sa politique étrangère.
