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Meghni, des Bleuets aux Fennecs

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A 25 ans, le milieu de terrain de la Lazio, Mourad Meghni, va disputer en Angola son premier tournoi majeur. Ça sera avec l’Algérie, mais il aurait pu le faire avec la France cet été en Afrique du Sud.
Lorsqu’il entraînait la sélection des Espoirs Français, Raymond Domenech disait de lui qu’il était au moins aussi doué techniquement que Zinedine Zidane. Un tel compliment ne passe pas inaperçu et ne laisse certainement personne insensible, et en particulier le principal intéressé. Mourad Meghni, natif de Paris, était prédestiné à une très belle carrière internationale avec les Bleus, similaire à celle qu’a connue son idole. Mais, le destin en a voulu autrement. Au lieu du maillot Bleu, c’est le maillot Vert que l’ancien sociétaire de Sochaux va arborer pour sa première participation à un tournoi majeur international. Le Vert de l’Algérie.

C’est le cœur qui a choisi

Étant jeune, Meghni ne rêvait que d’une seule chose : connaître un beau parcours footballistique, devenir une star et aussi une idole dans le monde du ballon rond. Rien de surprenant. Au contraire, ses désirs ressemblaient à ceux de toutes les jeunes pépites de son âge, ceux qui se voient sous les feux de la rampe et peu importe le maillot qu’ils portent. Cependant, en grandissant, Mourad a commencé à découvrir ses origines, ses racines et aussi le pays si cher à ses parents. Ce pays c’est l’Algérie. Dès lors, sa mentalité a complètement changé. Il ne convoitait plus la gloire, mais la fierté de ceux qui se situaient de l’autre côté de la mer. La fierté des 35 millions d’Algériens.
Bien sûr et pour être sincère, Meghni a pensé un temps rester sur la voie tricolore. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il avait choisi en 2005 de quitter le club italien de Bologne pour le FC Sochaux. Dans le Doub, il espérait pouvoir attirer l’attention de Domenech et accrocher le wagon pour le Mondial Allemand. Ça ne s’est pas fait et aujourd’hui il s’en félicite infiniment car dans le cas contraire il n’aurait jamais pu se le pardonner. Devenu amoureux de l’Algérie, bien que ne l’ayant visité qu’à de rares reprises, il s’est fixé un objectif personnel ; celui intégrer la sélection des Fennecs. Peu importe le temps que cela pouvait prendre, il avait pour seule envie d’enfiler un jour cette tunique verte et savourer enfin tout le plaisir que cela procure.

L’idylle ne fait que commencer

Ce rêve, Mourad Meghni l’a réalisé le 12 août dernier à Alger. A l’occasion de la rencontre amicale opposant l’Algérie à l’Uruguay (1-0), il a atteint ce à quoi il aspirait depuis des années. Lorsqu’il foula pour la première fois la pelouse du 5 juillet, il eut une pensée pour ses parents, tous ceux qui l’ont soutenu dans sa démarche, mais aussi pour Mohammed Raouaroua, le président de la FAF, et peut-être également pour Sepp Blatter. En effet, si le président de la FIFA n’avait pas approuvé la nouvelle réglementation concernant les joueurs ayant une double nationalité rien de tout cela n’aura été possible. Meghni sait donc qu’il est redevable à beaucoup de monde, mais il sait aussi que la meilleure façon de les remercier ça serait de défendre dignement les couleurs de sa patrie. Les couleurs de l’Algérie.
Aujourd’hui, la France regrette peut-être le fait d’avoir laissé filer ce talent, mais Meghni, lui, ne regrette probablement pas une seconde le fait d’avoir tourné le dos à l’Hexagone. C’est le cœur qui a parlé et en partant de là, personne ne peut lui en tenir rigueur. Lundi, contre le Malawi, ou peut-être quatre jours plus tard face au Mali s’il ne se remet pas à temps de la blessure qu’il traîne actuellement, l’ancien Bleuet va pouvoir chanter pour la première fois «Kassaman» lors d’une compétition internationale. Il l’a déjà fait lors des éliminatoires (contre l’Egypte, la Zambie et le Rwanda), mais ça doit être beaucoup plus fort lors d’une phase finale. Et que dire d’une phase finale de Mondial. Pour l’instant, Meghni n’y pense pas, mais en juin prochain, en Afrique du Sud, il se rendra peut-être un peu plus compte de l’ampleur du choix qu’il a fait. Et il y aura un certain Zinedine Zidane pour suivre ça. Comme quoi, cette histoire était quelque part écrite à l’avance.

Goal.com

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