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Quelles sont les implications de l’invitation de Macron à se rendre en Algérie, est-ce la fin de l’éloignement ?

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Tebboune Macron

Algerie France: Le président Abdelmadjid Tebboune a invité le président français Emmanuel Macron en Algérie, dans un message félicitant la réélection de ce dernier pour un second mandat présidentiel.

Tebboune a exprimé sa joie de recevoir prochainement Macron en Algérie, pour lancer « ensemble » une dynamique qui pousse à avancer dans le traitement des grands dossiers, et à intensifier et élargir les relations algéro-françaises.

Sens de la visite

Les politologues estiment que l’invitation porte des indices de retour à la normale des relations algéro-françaises et de dépassement de l’état de tension entre les deux pays qui durait depuis plusieurs mois.

Tebboune confirme l’évolution qui s’est opérée au niveau des relations algéro-françaises, lorsqu’il s’est félicité de « la qualité des relations personnelles empreintes de confiance et d’affection, et des évolutions réalisées, bien que relativement, par le partenariat algéro-français, grâce à notre dévouement et à notre engagement.

Le chercheur Abdelkader Dridi affirme que « l’appel de Taboun est une indication claire du dépassement de cette crise, dont l’Algérie n’était pas à l’origine », soulignant que « la France sous la présidence de Macron a compris dans une certaine mesure que s’aventurer dans des relations avec l’Algérie pour atteindre des objectifs de politique intérieure peut nuire ». La France elle-même.

Dans son entretien, Dridi a expliqué que Macron a failli perdre une part importante de son réceptacle électoral lorsqu’il s’est dirigé vers l’extrême droite, avant de renouer avec la tendance du centre.

Il a ajouté : « Mais cela ne signifie pas que tout va bien, car il existe de nombreux problèmes en suspens entre les deux pays, notamment les problèmes de mémoire, les migrants et les problèmes de sécurité dans la région du Sahel et en Libye ».

Selon le sociologue politique Faisal Ezdarn, cette visite montre une fois de plus que l’administration française est unanime pour ne pas abandonner l’Algérie, mais plutôt qu’elle doit se débarrasser des vestiges du colonialisme dans ses relations avec le régime algérien.

indicateurs de diffraction

début janvier 2022, les signes d’une avancée dans la crise commencent avec le retour des relations diplomatiques, lorsque l’ambassadeur d’Algérie en France, Antar Daoud, annonce son retour pour continuer ses fonctions à Paris, près de 3 mois après sa convocation pour consultations pour protester contre les déclarations du président Macron.

L’Algérie avait convoqué son ambassadeur à Paris, à la suite de déclarations rapportées par le journal Le Monde à propos du président français, dans lesquelles il se demandait « s’il y avait une nation algérienne avant le colonialisme français ».

Le 29 janvier, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu un appel téléphonique de son homologue Emmanuel Macron, le premier depuis la crise diplomatique entre les deux pays, portant « l’apaisement de la mémoire du colonialisme français en Algérie », selon un communiqué de l’Elysée.

le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a effectué une visite éclair en Algérie, au cours de laquelle il a rencontré plusieurs responsables, soulignant que la coopération entre les deux pays est « indispensable » pour la stabilité de la région.

Le chercheur, Fayçal Izdarin, qui réside en France, confirme que cette invitation intervient dans un contexte lié aux nombreuses consultations qui ont eu lieu entre les deux pays à travers les visites éclairs du ministre des Affaires étrangères Le Drian pour éteindre la crise qui s’est aggravée après les déclarations du président Macron. , sans parler de l’appel téléphonique au cours duquel les deux présidents ont évoqué, en ce début d’année, les moyens de se calmer. »

Izdarin explique les fluctuations qui se produisent de temps à autre dans les relations bilatérales, avec l’héritage historique, et le décalage dans les priorités de chaque partie, ainsi que les lobbies qui jouent le rôle – selon lui – de saboter tout effort de règlement et construire des relations stables.

Dossiers attendus

Dans son message de félicitations à son homologue français, Tebboune affirme que cette visite sera l’occasion de déclencher une dynamique qui pousse à avancer dans le traitement des « gros dossiers » et à intensifier et élargir les relations algéro-françaises.

Le chercheur abdelkader dridi s’attendait à ce que les questions de mémoire, de migrants et de sécurité au Sahel et en Libye figurent parmi les dossiers les plus importants évoqués entre les présidents Tebboune et Macron « lors de la visite de ce dernier en Algérie, si elle avait lieu ».

La France cherche à rétablir sa position et à remédier aux vestiges de l’état de tension, après que les observateurs ont mis en garde contre la tendance de Paris à perdre progressivement sa position économique en Algérie au profit de certains autres pays, notamment l’allié russe.

Le chercheur Ezdarin a déclaré  que de nombreux dossiers seront discutés par les deux parties lors de la prochaine visite , notamment « la sécurité dans la région du Sahel, les échanges commerciaux, les investissements et la préservation des intérêts français après l’entrée de nouveaux concurrents dans l’arène du conflit ».

Le politologue Abdelkader Dridi conclut son allocution en soulignant que ce qui s’est passé récemment au niveau des relations algéro-françaises montre une fois de plus qu’elles sont très sensibles et complexes dans une large mesure et caractérisées par une spécificité très dictée par l’histoire, la culture et l’économie.

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