Des médias tunisiens et internationaux ont révélé que la visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, prévue le 5 février en Tunisie, a été reportée.
Selon des sources fiables du ministère des Affaires étrangères, les autorités tunisiennes ont justifié ce report en affirmant que la situation sécuritaire ne permet pas la visite à ce stade. Cependant, les observateurs considèrent que la véritable raison du report est la pression exercée par Washington sur le président Qais Saïd.
L’analyste Najib Al-Daziri affirme que Saïd a choisi l’intérêt de la Tunisie en apaisant Washington et le Fonds monétaire international, qui pourraient aider à soutenir l’économie tunisienne en difficulté par des prêts supplémentaires. Le journaliste Ziada Al-Hani critique la « justification humiliante de l’État tunisien » pour le report de la visite de Lavrov, considérant que cela montre une faiblesse de l’État tunisien.
Le militant Murad Al-Zughidi évoque une « fluctuation incompréhensible des positions du ministère tunisien des Affaires étrangères », se référant à la décision de la Tunisie de s’abstenir de voter sur une liste de l’ONU condamnant l’annexion de l’Ukraine par la Russie, avant de voter plus tard sur une autre liste condamnant la Russie.
Le site Africa Intelligence a également confirmé le report sine die de la visite de Lavrov en Tunisie sans en expliquer les raisons. C’est la deuxième fois que le ministre russe des Affaires étrangères doit annuler sa visite en Tunisie.
Des déclarations attribuées à l’ambassadeur de Tunisie à Moscou, Tariq Ben Salem, ont été publiées par l’agence russe Spoutnik, évoquant une « visite rapprochée » du président Saied à Moscou. Toutefois, ces déclarations ont été démenties par Ben Salem, même s’il n’a pas nié la survenue de « visites de haut niveau » entre les deux pays.
Dans l’ensemble, les événements récents soulèvent des questions quant à l’avenir des relations entre la Tunisie et la Russie, et les éventuelles conséquences de la politique étrangère tunisienne influencée par des facteurs extérieurs.
