Finances/ Comment Ouyahia est parvenu à imposer le paiement par chèque

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    « C’en est trop ! » C’est le cri qu’a poussé Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la Présidence de la République, lorsqu’il a pris connaissance des résultats d’une enquête confidentielle réalisée au profit de l’institution présidentielle par des experts et consultants indépendants. Une enquête commandée en septembre 2014, a-t-on appris de plusieurs sources concordantes proches de l’entourage d’Ahmed Ouyahia.

    Une enquête dont l’objectif était de déterminer avec exactitude le poids financier des différents segments de l’économie parallèle nationale. Secrètement, Ahemed Ouyahia a chargé de nombreux consultants et experts de lui remettre un document très détaillé sur la masse monétaire qui circule dans les différentes corporations du marché noir algérien.

    Début 2015, l’enquête est bouclée et les résultats sont transmis à Ahmed Ouyahia. Celui-ci, par la suite, rédige une synthèse pour la soumettre à Abdelaziz Bouteflika. Une synthèse qui comporte, comme par hasard, des propositions concrètes permettant à l’État algérien de récupérer rapidement une partie de cette manne financière qui échappe à ses caisses. Parmi les mesures urgentes proposées par le directeur de cabinet au chef de l’Etat, on retrouve bien évidemment l’application du paiement obligatoire par chèque dans les transactions immobilières et l’achat de véhicules.

    Mais pourquoi cibler particulièrement ces deux secteurs ? Pour la simple raison que le marché parallèle de l’immobilier et des voitures pèse environ 20 milliards de dollars, a conclu ladite enquête. Une somme colossale à même de permettre un développement économique durable au pays.

    Au Palais d’El-Mouradia, on a rapidement saisi les immenses enjeux de ce dossier. Et la suite, tout le monde l’a connaît. Une loi promulguée en juin dernier instaure l’obligation du paiement par chèque à partir du 1er juillet suivant, notamment dans les transactions immobilières égales ou supérieures à cinq millions de dinars et l’achat de véhicules neufs dont le prix est d’un million de dinars et plus. Laquelle mesure a surpris nombre d’acteurs et d’observateurs vu la promptitude inhabituelle du gouvernement dans sa mise en oeuvre.

    Mais, cette mesure suffit-elle à récupérer toutes ces sommes faramineuses du marché noir de l’immobilier et des voitures ? Non, loin s’en faut. Et c’est pour cette raison que les auteurs de l’enquête indépendante remise à Ahmed Ouyahia ont fortement suggéré l’option d’une amnistie fiscale, ajoutent nos sources.

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