Il n’y a pas que Charlie ! Il y a aussi Yusor, Barakat et Razan Par Abdou Semmar

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L’indignation à géométrie variable et l’émotion à double-vitesse sont, aujourd’hui, les nouveaux visages de l’injustice. Une injustice révoltante faite à trois victimes musulmanes assassinées aux Etats-Unis d’Amérique pour la simple et unique raison qu’elles appartiennent à la communauté musulmane !

Aux USA, trois musulmans ont été victimes d’un crime abominable, un acte terroriste commis par un citoyen américain qui a affiché fièrement son athéisme pour justifier sa barbarie. Trois musulmans tués au nom de la haine et du racisme. Une mort qui n’a fait mobiliser ni les intellectuels occidentaux ni ces âmes charitables si empressées à dire non au terrorisme à chaque fois qu’un attentat islamiste est commis en Europe ou en Amérique du Nord. Les personnes engagées dans la lutte contre le terrorisme ont observé, cette fois-ci, un silence honteux. Les «Je suis Charlie» ont brusquement disparu de la scène médiatique et des places publiques. Et pourtant, tuer trois personnes innocentes sur un campus universitaire est bel et bien un acte terroriste. La vie d’un musulman ne vaut-elle pas celle d’un dessinateur ou d’un policier français ?

Mardi soir, un homme  a donc fait feu sur trois étudiants musulmans, tous de la même famille, dans la ville universitaire de Chapel Hill, en Caroline du Nord, située au sud-est des USA. Le tireur est un homme de 46 ans. Il s’est rendu de lui-même à la police après la fusillade qui s’est déroulée à proximité du campus. Son nom est Craig Stephen Hicks. Ses trois victimes s’appellent Deah Shaddy Barakat, 23 ans, sa femme Yusor Abu-Salha, 21 ans, et la soeur de celle-ci, Razan Abu-Salha, 19 ans. Souriants, instruits, respectueux des lois de l’Amérique, ces trois musulmans ont été froidement assassinés avec une haine rarement égalée. Ils étaient, pourtant, très bien intégrés à la société américaine. Ils faisaient leurs études universitaires. Ils ont choisi la voie des lumières contre celle de l’obscurité.

Mais leur assassin, lui, avait choisi une autre voie : celle du terrorisme aveugle. Sur les réseaux sociaux, avant de commettre son forfait, les médias américains avaient relevés son sentiment anti-musulman qui n’a rien à envier aux desseins terroristes des combattants de Daech. « Etant donné les énormes dégâts que votre religion a faits dans ce monde, je dirais que j’ai non seulement le droit, mais aussi le devoir, de l’insulter »,  a dit ce tueur dans un commentaire sur ces croyances religieuses. Hicks se définit ainsi comme « fier d’être athée ! ».

L’athéisme justifie-t-il la terreur, la mort, l’assassinat ? Non, jamais ! Le tragique assassinat de ces trois musulmans ne semble pas mériter à peines quelques lignes. La mort de Yusor, Barakat et Razan ne peut être passée sous silence. Personne n’a le droit encore de les assassiner une deuxième fois en leur refusant le statut de victimes du terrorisme. Ceux et celles qui se sont mobilisés après le funeste attentat terroriste contre la rédaction de l’hebdomadaire satirique «Charlie Hebdo» devrait sortir de leur torpeur intellectuelle. Sauf si certains idéologues malintentionnés ont réussi à leur faire croire que dans ce monde, il n’y a de place que pour la figure du musulman éternellement coupable et porteur des germes du terrorisme…

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