Le gouvernement donne carte blanche à l’industrie du tabac au détriment de notre santé

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Les soirées ramadanesques font en ce moment salle comble, les kheimas étant les plus prisées. Jeunes et moins jeunes s’y retrouvent autour d’un bon thé à la menthe, souvent accompagné d’une cigarette. Devenue incontournable à nos rendez-vous du soir, la cigarette s’invite et s’expose.

Surprise devenue récurrente, retrouver le logo de marques de tabac sur des flyers à l’entrée de grands hôtels ou d’espaces en plein air n’étonne plus. En effet, de nombreux organisateurs ont décidé d’oser le sponsoring au gout amer.

Ainsi, l’aigle bleu de la marque Winston plane aux coté de marques de café, sodas et autres produits de beauté à l’entrée du cinéma en plein air Skylounge. Ce qui interpelle, c’est la banalisation de produit particulièrement dangereux.

A l’heure où la plupart des  pays renforcent leur réglementation et augmentent le prix de la cigarette afin d’inciter à une baisse de la consommation, l’Algérie continue de l’autoriser dans les lieux publics et ne mène que très peu de campagnes de sensibilisation à l’encontre du tabagisme.

Ce manque flagrant de réglementation, offre ainsi de nombreuses opportunités aux marques de tabac qui voyant leurs chiffres reculer dans les pays étrangers, investissent de plus en plus dans les pays où les lois sont plus flexibles et moins restrictives comme au Soudan ou au Niger. La libéralisation du marché du tabac en 2004 a par ailleurs ouvert grand les portes à certains des plus importants producteurs de tabac et de cigarettes tel que British and American Tobacco (BAT),  ATLADIS ou encore STAEM, compagnie algéro-émiratie.

Ainsi, une concurrence accrue s’installe entre producteurs, la course à la vente profite grandement aux organisateurs de soirées qui se voient proposer d’importantes sommes d’argents en échange d’un sponsoring.

La cigarette, un produit banalisé auquel on octroie désormais une image de marque qui rassemble de plus en plus de consommateurs, victimes du laxisme d’une réglementation quasi-inexistante.

Nedjma Falek Amrani 

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