En dépit des mauvais résultats enregistrés lors des matchs de préparation, Rabah Saâdane s’est montré réaliste. « Si je récupère les joueurs qui composent habituellement la défense, ça ira mieux. Offensivement, en revanche, on n’a pas de cohésion. Travailler ce secteur demande plus de temps. Face à des grosses cylindrées, on ne peut pas s’en tirer avec une petite contre-attaque. On l’a vu contre l’Irlande (0-3). Le très haut niveau, c’est ça », a-t-il indiqué, ajoutant que « l’effectif n’a aucune expérience. On n’a pas encore le fond de jeu d’une machine qui tourne ».
Sur l’apport des joueurs nés en France sélectionnés, l’entraîneur du Onze national a indiqué qu’ils représentent « une chance pour l’équipe et un choix personnel ». « Je leur demande toujours si cela les intéresse de nous rejoindre. Mais on ne vient pas piquer ces jeunes qui n’ont pas eu la possibilité d’intégrer les Bleus », a-t-il ajouté.
Rabah Saâdane a également mis en exergue l’importance que représente la qualification des « Fennecs » à ce Mondial pour les millions de ses supporters. « Ce Mondial a redonné sa fierté au peuple algérien. Avec les années noires, l’Algérien avait perdu sa crédibilité. On rasait les murs quand on portait le maillot national », a-t-il précisé. Pour lui, les Verts sont également un « motif de fierté » pour tous les Algériens vivant à l’étranger. « Ces jeunes ont encore des sentiments pour l’Algérie, mais ils ne doivent pas avoir de rancune, même ceux qui sont au chômage ou qui vivent des situations difficiles », a-t-il précisé, tout en soulignant que « le foot est un moyen d’éducation extraordinaire et il faut revenir à ce genre de valeurs ».
Interrogé sur Zinedine Zidane, Rabah Saâdane a indiqué que cette ancienne figure du football mondial représente « un lien solide entre les deux pays. Il représente la France dans les événements majeurs et nous supporte discrètement pour nous faire plaisir ». « Zidane a toujours promis de nous aider si on avait besoin de lui. C’est un gars qui ne calcule jamais », a-t-il ajouté.
Sur l’importance de ce Mondial pour le continent africain, Rabah Saâdane a estimé que « c’est un événement exceptionnel et une chance pour le continent africain ». « Quand on a commencé les qualifications, toute l’Afrique voulait y participer. C’était dur pour se qualifier. Il y avait une dimension sportive et politique », a-t-il précisé, estimant « difficile » de voir une équipe africaine vainqueur ou finaliste. « Le potentiel est là, mais la stabilité manque. Dès qu’il y a un problème, c’est l’entraîneur qui paie. On n’a jamais vu un président démissionner », a-t-il précisé.
Le coach des Verts s’est refusé de se prononcer sur son avenir après le Mondial. « Je ne peux rien dire, car je ne veux pas perturber l’équipe. Le président de la fédération sera le premier informé », a-t-il confié.
APS