80 % des prisonniers algériens ont « un niveau de scolarité primaire » ou sont « totalement illettrés »

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Les prisons algériennes ne sont pas les plus inhumaines dans le monde. Ce ne sont pas des paradis, non plus. Selon le Directeur général des prisons, Mokhtar Felioune, des efforts importants ont été « faits pour humaniser » les prisons algériennes. Ces dernières comptent quelques 65 000 prisonniers que gardent 20 000 agents.

Dans une interview accordée au quotidien arabophone Echorouk, le responsable a, cependant, donné des chiffres qui font froid dans le dos. Selon Mokhtar Felioune, plus de 70% des prisonniers ont un âge inférieur à 30 ans, au moment de  leur admission dans les centres de détention. Pis encore, plus de 80 % des détenus ont « un niveau de scolarité primaire ou totalement illettrés ». Un fait qui a poussé le responsable du ministère de la Justice à conclure qu’il y a « malheureusement » une relation entre le niveau de criminalité et le niveau d’éducation. L’ignorance serait donc une des principales causes de la violence.

Par contre, Mokhtar Felioune a indiqué que les prisons algériennes ont connu 720 admis au dernier examen de baccalauréat et 1 630 admis au BEM. Plus de 29 000 détenus poursuivent un cursus scolaire. Certains d’entre eux sont inscrits dans des études supérieures.

La nouvelle loi sur les prisons donnera plus de chances aux détenus scolarisés, affirme Mr Felioune. Ce dernier a indiqué que les futurs bacheliers verront leurs peines réduites automatiquement de 5 ans au lieu de 2 actuellement. Au sujet du respect des Droits de l’Homme, Mokhtar Felioune, qui a indiqué que les détenus algériens ont actuellement droit à 9m2, a précisé que des agents rendus coupables de brutalités sur des prisonniers ont été « sévèrement sanctionnés ». Il a donné l’exemple de l’agent qui avait malmené un cadre de Khalifa. « Il purge une peine de 2 années », a déclaré à ce sujet Mr Felioune.

Le ministère de la Justice a réceptionné 20 000 lits dans de nouvelles prisons. Autant de places sont en construction, précise le même responsable qui a nié l’existence de violences sexuelles dans les prisons. Il a même exclu la présence massive des salafistes. Autre bonne nouvelle annoncée par Mr Felioune : beaucoup de détenus voient leur peine d’emprisonnement remplacée par des peines de travaux d’intérêt général. Un beau tableau. Des témoignages de détenus de certaines prisons disent pourtant le contraire.

Essaïd Wakli

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