Bruxelles sous tension : Marche contre l’antisémitisme divise et dérange

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Bruxelles sous tension : Marche contre l'antisémitisme divise et dérange

Bruxelles, une ville en ébullition, se prépare à accueillir une marche nationale contre l’antisémitisme ce dimanche. Près de plusieurs milliers de citoyens sont attendus sur la place de la Chapelle, sous haute sécurité, pour dénoncer la montée inquiétante de l’antisémitisme en Europe.

Une initiative citoyenne, disent-ils, mais qui se retrouve au cœur d’une polémique politique et communautaire complexe. Dans cette analyse, nous plongerons dans les détails de cette marche controversée, ses objectifs et les divisions qu’elle suscite.

Une Marche Contre l’Antisémitisme sous Haute Surveillance

Bruxelles se prépare pour un événement qui ne passe pas inaperçu : une marche nationale contre l’antisémitisme, organisée par le Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB), le Forum der Joodse Organisaties (FJO) et la Ligue Belge contre l’Antisémitisme (LBCA). Cette manifestation, qui se tiendra sur la place de la Chapelle, vise à répondre à la « peur » grandissante au sein de la communauté juive face à la recrudescence des incidents antisémites en Europe.

Depuis l’attaque terroriste du hms en Israël en octobre, la situation s’est détériorée pour les Juifs en Belgique, avec une multiplication d’actes antisémites. Les lieux juifs sont devenus des forteresses, les tombes juives ont été profanées, et de nombreuses familles juives ont quitté le pays. Pourtant, la marche ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté juive elle-même.

Divisions au Sein de la Communauté Juive

Le président de la LBCA, Joël Rubinfeld, est au cœur de la polémique. En lançant l’appel à la marche, il n’a pas ménagé ses critiques envers certains partis politiques, les accusant d’emprunter les « marqueurs contemporains de l’antisémitisme » voire d’être les « principaux vecteurs de l’antisémitisme contemporain ». Ses propos ont semé la discorde, même parmi les Juifs belges.

Philippe Markiewicz, président du Consistoire central israélite, ne participera pas à la marche, déclarant que les déclarations de Rubinfeld sont « plus que discutables » et que « sa façon de réagir et de répondre, ce n’est pas acceptable ». Même au sein de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), une organisation de gauche, des voix se font entendre contre la marche.

Les Partis Politiques Face à la Polémique

Le Parti du Travail de Belgique (PTB) a décidé de boycotter la manifestation en raison des déclarations de Joël Rubinfeld. Le président Raoul Hedebouw a souligné qu’il était difficile de marcher aux côtés de quelqu’un qui les accuse d’être la cause de l’antisémitisme en Belgique.

La question de la présence de l’extrême droite se pose également. Les organisateurs ont été clairs : ils ne veulent pas de signes d’appartenance politique et n’accepteront pas le soutien « de ceux qui essentialisent les musulmans ou quelque groupe humain qui soit ». Cette marche contre l’antisémitisme se veut une initiative citoyenne, mais elle est en train de devenir un terrain de jeu politique compliqué.

La Marche et ses Soutiens

Malgré les controverses, la marche semble susciter un large soutien populaire. Plus d’une centaine de personnalités de la société civile, dont des artistes célèbres tels qu’Adamo, les frères Dardenne et Amélie Nothomb, ont annoncé leur participation. Ce soutien diversifié devrait attirer un grand nombre de citoyens.

Cependant, cette marche n’est pas sans risques. Les partis démocratiques craignent qu’elle ne soit récupérée par l’extrême droite à des fins de propagande contre l’immigration et le « danger arabo-musulman ». La question du respect du cordon sanitaire, qui isole l’extrême droite du pouvoir depuis des décennies, se pose avec urgence.

La marche contre l’antisémitisme à Bruxelles est un événement complexe qui divise la communauté juive, la classe politique et la société civile. Si elle vise à dénoncer la montée de l’antisémitisme en Europe, elle est aussi le théâtre de controverses politiques qui menacent de la discréditer. La lutte contre l’antisémitisme est cruciale, mais la manière de la mener suscite des débats passionnés et révèle les tensions sous-jacentes de la société belge.

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