Deux journalistes français nient avoir commis « quelconque crime » dans l’affaire de « chantage du Roi du Maroc Mohammed VI »

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Roi du Maroc Mohammed VI

France Maroc: Deux journalistes français, Éric Laurent et Catherine Graciet, ont comparu lundi devant un tribunal de Paris, soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc en 2015, ce qu’ils nient, le verdict devrait être rendu le 14 mars.

Eric Laurent, ancien correspondant de Radio France et du Figaro Magazine et auteur de plusieurs livres, a demandé : « Où est le chantage? »

L’ancien journaliste de 75 ans a reconnu devant le tribunal correctionnel de Paris une « erreur morale » et un « désastre » car il « a accepté d’être impliqué dans cette affaire », mais pas « d’aucune infraction pénale ».

Pour sa part, l’accusée, Catherine Graciet, 48 ans, auteur d’ouvrages sur le Maroc et la Libye, a déclaré que l’émissaire marocain « m’a séduite par son offre financière. Je me suis impliquée et je le regrette ».

Les deux journalistes, qui avaient publié en 2012 un livre sur le roi du Maroc, Mohammed VI, interdit au Maroc, ont signé un nouveau contrat d’édition avec la maison d’édition française Le Seuil pour préparer un livre sur le même sujet.

Le 23 juillet 2015, Eric Laurent contacte le secrétariat spécial du roi du Maroc pour obtenir un rendez-vous avec lui. Le rendez-vous a été organisé le 11 août avec un délégué marocain, l’avocat Hicham Nasseri, dans un bar d’un palace parisien.

« Je lui ai décrit le contenu du livre », a déclaré Eric Laurent, qui était assis sur un banc du tribunal, qui est censé inclure des tensions dans la famille royale et des accusations de détournement de fonds impliquant des entreprises publiques du pays.

Il a ajouté : « Nasseri m’a dit : » Tout ça.. cela ne nous convient pas, et très vite nous sommes passés à un accord. C’est lui qui l’a proposé.

Cependant, l’avocat de l’Etat marocain a confirmé que « ce n’est pas ce qui s’est passé », notant que Laurent était « celui qui a soulevé (la question de) l’arrangement financier ».

Il a affirmé que le projet de livre « n’a jamais existé, ils n’ont aucun élément à écrire (…) l’information qui va secouer le Royaume du Maroc, où est-elle ? Il n’y a rien », estimant que les journalistes voyaient dans la tentative de chantage une « l’opportunité » de « changer leur vie ».

A l’issue de cette rencontre, le Maroc a porté plainte. Une enquête a été ouverte et deux autres rencontres ont eu lieu les 21 et 27 août 2015, entre l’émissaire et Eric Laurent, mais elles étaient sous la surveillance de policiers.

La seconde rencontre s’est déroulée en présence de la journaliste Catherine Graciet. À cette époque, ils ont signé un accord de 2 millions de dollars pour donner leur livre, selon des informations. Ils ont été arrêtés avec 40 000 euros chacun en espèces à leur sortie de la rencontre avec l’envoyé du roi, qui a enregistré les entretiens à leur insu.

Confronté au procès-verbal de la première réunion, dans lequel Laurent semblait demander une somme d’argent, ce dernier a déclaré : « Cet enregistrement est faux ».

Dans ce contexte, un expert a déclaré que la copie qui a été déposée auprès des enquêteurs a fait l’objet d’un « post-traitement, il est impossible de le déterminer », mais les recours de la défense qu’elle jugeait illégaux ont été rejetés en 2017.

« Il n’y a aucune preuve que cet enregistrement ait été modifié ou fragmenté ou qu’il y ait eu un changement (dedans) », a déclaré l’accusation.

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