« Dima 3gabhoum » de Lotfi Double Kanon/ Une critique acerbe du régime algérien

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    Lotfi Double Kanon, le chanteur bônois révolté, qui s’est établi depuis peu en France, revient à la charge et attaque, à nouveau, le pouvoir en place. Il dénonce les défaillances d’un système qu’il qualifie «d’incompétent» et «d’injuste». Dans son dernier clip, Dima 3gabhoum qui signifie littéralement «on ne vous lâche pas», lancé officiellement le 11 décembre, Lotfi DK fait une rétrospective de la situation actuelle de l’Algérie et aborde la loi de Finances 2016 et l’absence « inadmissible » de Bouteflika.

    Dans ce clip, le rappeur invoque plusieurs scandales et sujets ayant marqué l’actualité en Algérie ces derniers temps, à commencer par la polémique provoquée par la loi de finances 2016, l’absence du président de la République, les pressions et les arrestations que subit la communauté musulmane établie à l’étranger, en passant par la répression de la presse et des médias.

    Dans une déclaration au quotidien arabophone El Khabar, Lotfi DK a souligné que son clip, tourné à Paris, est une sorte de lecture minutieuse de la conjoncture politique en Algérie et dans le monde après les attaques ayant ciblé Paris récemment.  Revenant sur la maladie et l’absence du Président, le chanteur critique «la mafia » qui gouverne l’Algérie, la censure, les menaces et la répression qui ciblent la presse et les médias après la fermeture de la chaîne El Watan TV. Le clip aborde aussi le scandale de l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khalil, et le considère comme une «énigme».

    Le nouvel opus est, selon Double Kanon, une piqûre de rappel pour les autorités algériennes afin qu’elles se remettent en question et reconsidèrent l’état de paralysie qui ne cesse de gagner plusieurs institutions étatiques depuis le début du quatrième mandat. Il évoque à ce sujet, les mouvements de grève massifs dans le secteur de l’Education, en raison des nombreux changements engagés par la ministre Nouria Benghabrit.

    Sur le choix du 11 décembre, le chanteur a déclaré avoir choisi cette date pour sa grande symbolique car elle renvoie au 11 décembre 1960 quand le peuple algérien s’est soulevé contre le colonialisme.

    Il est, par ailleurs, à signaler que Dima 3gabhoum qui dénonce le pouvoir algérien commence par un passage où l’on entend l’ancien leader du Front islamique du salut, Ali Benhadj, évoquer «l’insolence du Premier ministre Sellal» et le fait que seul un artiste, en l’occurrence Lotfi DK, ait pu lui répondre.  C’est à se demander si accorder de la l’intérêt à un personnage aussi honni par le peuple algérien est un choix réellement pertinent et si la chanson ne perdait pas ainsi de sa pertinence.

    Nourhane S. 

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