Paris, le 15 novembre 2023 – Des tensions exacerbées entre les communautés religieuses en France ont éclaté suite aux déclarations controversées de l’imam Abdelali Mamoun de la Grande Mosquée de Paris. Ses propos, mettant en doute les chiffres officiels de l’antisémitisme depuis l’attaque du 7 octobre, ont suscité des réactions vives et ont été fermement condamnés.
La Déclaration Explosive de l’Imam
Le mardi 14 novembre, Abdelali Mamoun a soulevé la polémique en remettant en question le nombre d’actes antisémites en France depuis l’attaque d’octobre. Lors d’une intervention sur RMC, il a refusé de qualifier le Hamas de mouvement terroriste et a exprimé des doutes sur la réalité des chiffres officiels, minimisant la gravité des actes commis.
Réponse Immédiate du Consistoire Israélite de France
Les propos de l’imam ont été qualifiés de « scandaleux » par le Consistoire Israélite de France, qui a appelé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à intervenir. L’inquiétude a été exprimée quant aux déclarations remettant en cause l’autorité de l’État, alimentant une polémique déjà tendue entre les responsables des cultes juif et musulman.
Darmanin Révèle les Chiffres de l’Antisémitisme
Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a répondu aux doutes soulevés par l’imam en publiant les chiffres officiels des actes antisémites depuis le début de l’année. Selon le ministère de l’Intérieur, 1762 faits antisémites ont été recensés en France, soit trois fois plus qu’en 2022. Le détail des actes montre que la moitié est constituée de tags, affiches, et banderoles, tandis que les menaces et insultes représentent 22% des faits.
Réaction de la Grande Mosquée de Paris
Face à la controverse, la Grande Mosquée de Paris a rapidement réagi, se désolidarisant des déclarations de l’imam. Le recteur Chems-Eddine Hafiz a souligné que l’imam ne parlait pas au nom de la mosquée, exprimant son étonnement face à cette intervention non autorisée.
Regrets et Excuses de l’Imam
Confronté à une critique généralisée, Abdelali Mamoun a regretté ses propos et a présenté des excuses publiques sur BFM. Cependant, malgré ces regrets, les tensions entre les communautés religieuses s’accentuent, exacerbées par cet incident survenu après la non-participation des chefs de culte musulmans à la marche contre l’antisémitisme. Les relations interreligieuses, habituellement harmonieuses, traversent une période délicate.
