Industrie cinématographique : l’Algérie veut construire une ville de production cinématographique à Timimoun

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    Si l’en croit la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, l’Algérie construira sa première ville de production cinématographique à Tinerkouk, à 60 km au nord de la wilaya de Timimoun.

    « Une ville de production cinématographique sera lancée dans le Sud algérien, après achèvement et équipement du site de Bordj-Khan El-Kaouafel, pour être exploitée en fonction d’une approche économique », a indiqué Mme Mouloudji en marge de la cérémonie de signature d’une convention de transfert de la propriété du site, qui surplombe la ville de Tinerkouk, au ministère de la Culture et des Arts, représentée par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC).

    Cette démarche, a indiqué la ministre, « intervient en application des directives des hautes autorités du pays portant relance et promotion des produits et de l’industrie cinématographiques en Algérie, notamment dans le Sud du pays qui recèle d’importants atouts naturels, culturels, touristiques et d’installations d’accueil ».

    Ce nouvel espace, retenu pour la production cinématographique, devra être doté d’un complexe de production cinématographique, composé d’une série de structures nécessaires aux metteurs en scène et cinéastes, entre autres, la location contractuelle de studios et équipements de tournage, l’accompagnement des producteurs pour le choix des sites externes pour le tournage ou prise de vue, en plus d’assurer le transport, l’hébergement et la restauration aux artistes et techniciens, selon les explications fournies sur place.

    S’agissant de la promotion de l’industrie cinématographique, Mme Mouloudji a fait part de la rédaction, au terme des consultations de longue haleine avec les professionnels, de l’avant-projet de loi afférente à cette industrie axée sur l’assouplissement des procédures et l’encouragement de l’investissement dans le domaine, en plus de la réglementation des mécanismes de travail et de l’appui du public en toute transparence, ainsi que la promotion de la formation dans le domaine ».

    La ministre a souligné, à ce propos, que la nouvelle loi sur l’investissement « ouvre de larges perspectives à l’investissement national et étranger dans divers domaines y compris celui du cinéma ».

    Elle a indiqué que son département ministériel prendra en charge, devant le nombre croissant des promoteurs dans le domaine de la culture, les initiatives créatrices pour leur permettre de concrétiser leurs projets.

    Le secteur, a-t-elle relevé, œuvre actuellement à restituer des salles de cinémas au niveau de certaines collectivités pour renforcer le parc existant et permettre à certains privés de l’exploiter en perspective.

    Pour ce faire, la ministre a fait part d’une série de suggestions fiscales et douanières à la nouvelle loi de finance pour encourager l’acquisition des équipements de projection et le soutien des billets d’accès aux salles de cinéma, l’accès des entreprises cinématographiques aux prêts bancaires aisé et l’augmentation des valeurs à exonérer des impôts, notamment le financement publicitaire destiné à la production des films.

    Mettant à profit sa tournée dans la région, la ministre s’est enquise du projet d’ »Oasis-Cinéma », un autre pôle de tournage dans le Sud, qui occupe une surface totale de 1,5 ha au centre-ville, près de l’oasis de Timimoun.

    Selon les responsables du projet, cette démarche s’assigne comme objectif l’accompagnement des opérateurs dans les domaines liés à la culture, notamment ceux désirant mettre en forme des projets cinématographiques dans la région pour la vulgarisation et la médiatisation de la production cinématographique et touristique dans la région.

    La ministre a indiqué, à ce titre, que « le soutien public du cinéma existe encore, mais loin des anciennes formes de financement par souci d’assurer la transparence en matière d’octroi des aides à la production cinématographique », car, a-t-elle soutenu, la nouvelle approche économique requiert la rupture avec les anciennes pratiques, ce qui implique, a-t-elle souligné, « ne pas compter totalement sur les ressources de l’État, mais plus tôt rechercher la rentabilité économique du produit culturel national ».

    Concernant le chapitre promotion de la formation, il a été fait état du lancement d’un projet de réalisation d’un institut des études cinématographiques, en coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de sa carte pédagogique.

    Implantée à Koléa (Tipasa), cette structure sera opérationnelle en prévision de la prochaine rentrée universitaire, a-t-on expliqué.

    Pour ce faire, une convention a été paraphée entre les secteurs de la culture et de l’enseignement et la formation professionnelle de la wilaya de Timimoun portant formation d’une main-d’œuvre spécialisée et qualifiée en activités cinématographiques et audiovisuelles.

    Une autre convention a été signée par le CADC et des structures hôteliers de la région.

    Mme Mouloudji, qui a visité le Centre algérien du patrimoine culturel bâti en terre (CAPTERRE), a indiqué que cette structure bénéficiera d’une opération de réhabilitation.

    La ministre de la Culture et des Arts poursuivra sa tournée dans la région par l’inspection d’autres structures et installations culturelles dans la wilaya d’Adrar.

    AF/APS

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