L’intrigante transformation de l’extrême-droite française : Comment le conflit en Palestine devient un nouvel enjeu politique

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L'intrigante transformation de l'extrême-droite française : Comment le conflit en Palestine devient un nouvel enjeu politique

France: Le paysage politique français est en ébullition depuis que le conflit israélo-palestinien s’est invité dans le débat public. Plus surprenant encore, c’est l’extrême-droite qui semble avoir embrassé la cause israélienne, défiant ainsi les alliances traditionnelles de la politique française.

Les récents développements montrent comment le Rassemblement National (RN) et d’autres partis d’extrême-droite se sont positionnés en faveur d’Israël, défendant ce qu’ils qualifient de lutte contre le « terrorisme du Hamas ».

Le Rassemblement National prend la parole

L’évolution radicale de l’extrême-droite française est d’autant plus frappante si l’on se souvient qu’il y a à peine cinq ans, en 2018, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avait refusé au parti de Marine Le Pen de participer à l’une de ses marches à Paris.

Cependant, depuis les attaques menées par des combattants palestiniens contre Israël le 7 octobre, le RN et l’ensemble de l’extrême-droite française se sont positionnés en faveur d’Israël, qualifiant ces attaques de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ». Jordan Bardella, successeur de Marine Le Pen à la tête du RN, considère les bombardements sur Gaza comme une « réponse légitime d’Israël ».

Marine Le Pen, quant à elle, appelle le monde à laisser l’armée israélienne « éradiquer le Hamas ». Cette transformation spectaculaire a laissé de nombreux observateurs politiques perplexes.

L’extrême-droite et l’antisémitisme

L’évolution de l’extrême-droite française remet en question la politique traditionnelle de la France sur la question juive. Il est important de se rappeler que l’extrême-gauche française a historiquement soutenu les droits des juifs d’Europe. Cependant, aujourd’hui, cette mouvance se trouve accusée d’antisémitisme par l’extrême-droite, une réversal politique choquante pour certains.

L’histoire de la France est marquée par des moments clés où la gauche a pris la défense des juifs. À la fin du 19e siècle, elle a défendu le capitaine Dreyfus, accusé de trahison en raison de sa foi juive. Lors des années 1930, c’est encore la gauche qui a soutenu le gouvernement du Front populaire de Léon Blum, malgré l’opposition de la droite et de l’extrême-droite qui ne voulaient pas que la France soit dirigée par un juif.

Le souvenir de l’Action française, qui peut être considérée comme l’ancêtre lointain du Front national, et de Charles Maurras, qui avait pour objectif de priver les juifs français de leur citoyenneté, est toujours bien vivant dans la mémoire collective.

Une alliance inattendue

Le comportement récent de l’extrême-droite française en faveur d’Israël peut s’expliquer par sa stratégie de dédiabolisation, en particulier pour le RN, ainsi que par le partage de l’hostilité envers les arabes, les musulmans, et les immigrants avec le sionisme international.

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont évité de participer à une marche en soutien à Israël à Paris, préférant déléguer leurs députés. Cette décision semble liée au lourd passé d’antisémitisme de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du parti, qui a même été condamné pour ses déclarations.

Cependant, l’extrême-droite et le sionisme international se retrouvent dans leur hostilité envers l’arabe, le musulman, et par extension, l’immigrant. Les récents événements en Palestine et en Israël offrent une occasion en or pour les politiciens de droite de s’attaquer à l’immigration sous un nouvel angle, en exprimant des inquiétudes pour la sécurité des juifs de France.

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