Une interview (presque) imaginaire avec Abdelaziz Bouteflika

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Bouteflika

Docteur en sciences politiques et spécialiste du Maghreb, Naoufel Brahimi El Mili est l’auteur d’interview (presque) imaginaires d’acteurs politiques du monde arabe. Pour Algérie-Focus.com, il croque Abdelaziz Bouteflika et d’autres responsables algériens. Naoufel Brahimi El Mili a aussi publié aux éditions Max Milo en 2012 « Le printemps arabe, une manipulation ? »

Lassé par les spéculations tous azimut, sur son état de santé, sur le remaniement ministériel, sur un possible quatrième mandat, le président de la république algérienne démocratique et populaire, décide de prendre de nouveau l’initiative en répondant à nos questions. A toutes nos questions et ce, au sein du palais présidentiel.

Moi : Monsieur le président, je vous remercie pour votre disponibilité et pour votre franchise qui ne manquera pas de caractériser, comme toujours, vos propos. Alors que pouvez-vous dire, en toute honnêteté,  sur votre maladie ?

Lui : A cœur ouvert (sans jeu de mots), la situation est la suivante : je souffre d’une maladie rare, que l’on appelle aussi une maladie orpheline c’est-à-dire qu’elle ne bénéficie pas d’un traitement efficace. Je suis atteint de « El-mouradiapathie », plus la fin de mon mandat se rapproche plus je suis troublé. Mais rassurez-vous, je tiens le coup grâce à un bon traitement qui consiste à modifier la constitution. Je vous livre un scoop, une nouvelle thérapie est en gestation.

Moi : En quoi consiste cette thérapie ?

Lui : La phase expérimentale a réussit par la désignation d’un nouveau secrétaire général à la tête du FLN. Les laborantins ont fait un travail merveilleux, ils ont poussé les limites de la science. Ils méritent un prix Nobel : il y a de la recherche, de la créativité, de l’audace et le tout 100% made in Algeria !!! La seconde phase est un remaniement ministériel avec une posologie inédite. Quand à la troisième phase, elle consiste à des changements au sein de l’armée mais à dose homéopathique. Seulement après, il convient de se pencher sur la cellule mère, connue aussi sous le nom de constitution.

Moi : Justement, pourriez-vous expliciter cette « posologie » du remaniement ?

Lui : Sans donner trop de détails, je dirai que les documents de bases ont été les annuaires téléphoniques des villes suivantes : Nedroma, Maghnia et Tlemcen. Le travail consistait à trouver des hommes, parfois des femmes, prêts à servir le pays et de leur téléphoner pour qu’ils prennent au plus tôt leurs fonctions. Il faut agir vite mais sans toutefois ignorer magistralement le nécessaire dosage régional même s’il est légèrement déséquilibrée. Le but est de ne pas se faire accuser de purification ethnique qui comporte de trop nombreuses contre-indications et effets secondaires.

Moi : Et que pourriez-vous dire sur les changements au sein de l’armée, certes à dose homéopathique ?

Lui : Avant je disais : « je nomme et je dégomme » maintenant la bonne méthode : nous nommons et nous dégommons ».

Moi : Mais qui « nous » ?

Lui : Je ne peux révéler les secrets de fabrication.

Moi : Alors que pourriez-vous révéler sur les scandales de corruption ?

Lui : L’instruction judiciaire est en cours, je ne peux donc la commenter. Mais j’affirme haut et fort ma grande confiance en la justice italienne.

Moi : Que répondez-vous allusions sur le rôle de votre frère ?

Lui : Je suis un grand admirateur d’Albert Camus, entre la démocratie et mon frère, j’ai choisis.

Moi : Avec ce nouveau traitement et un si bel entourage, vous êtes alors serein ?

Lui : J’admire aussi La Fontaine, les renards sont autour de l’arbre et attendent que le corbeau lâche le fromage. L’attente risque d’être longue. Mais de cela je vous reparlerai l’année prochaine, à la même heure et au même endroit.

Moi : Inch’Allah, Monsieur le Président.

Par Naoufel Brahimi El Mili

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