Algérie : Ces jeunes entrepreneurs qui misent sur l’innovation

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La deuxième compétition annuelle des Jeunes entrepreneurs « Injaz el Djazair », organisée par Nedjma sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, s’est clôturée lundi 8 juillet en grande pompe.

Après six mois d’intenses efforts, quelques 600 entrepreneurs en herbe, tous étudiants dans une douzaine de grandes écoles algériennes, se sont rassemblés au Kiffan Club à l’Est d’Alger pour présenter leur projet et connaître les heureux gagnants de ce concours. Mais l’aventure ne s’arrête pas là pour ces jeunes ambitieux, qui veulent révolutionner le monde de l’entreprise et de entrepreneuriat dans le pays. Entre ceux qui misent sur le développement du e-commerce et ceux qui négocient la révolution écologique, la relève algérienne semble assurer. Reportage.

C’est au bout du suspense que le jury d' »Injaz el Djazair », une compétition annuelle mettant aux prises des étudiants de grandes écoles algériennes, a décerné lundi 8 juillet ses quatre prix. Des récompenses venant saluer un travail long de six mois au cours desquels ces quelques 600 jeunes algériens ont conçu, élaboré et promu leur projet d’entreprise.

Et les premiers à monter sur scène, sous l’œil avisé de quelques grandes figures du monde de l’entreprise en Algérie, telles que Slim Otmani, le PDG de Rouiba, et Samir Karoum, le PDG d’Alstom Algérie : l’équipe Eco Décor, spécialisée dans la conception et la fabrication de meubles contemporains écologiques à base de matières recyclées. Leur campagne promotionnelle a fait mouche, ces étudiants d’HEC Alger ont décroché hier en fin d’après-midi le prix de la meilleure création publicitaire.

Seconde équipe récompensée : Armel, une jeune entreprise qui recycle les mégots en fil de laine après un traitement spécial destiné à la fabrication de vêtements de qualité. Ces entrepreneurs en herbe, issus de l’école USTO d’Oran, ont reçu des mains du directeur des ressources humaines de Nedjma, Réda Bendeddouche, le prix de la meilleure campagne marketing.

Le prix de la meilleure idée innovante a été attribuée à Solstice. Une troisième initiative écologique félicitée par le jury. Celle-ci produit des portefeuilles accumulateurs d’énergie solaire pour charger des téléphones portables à tout moment. On la doit à des étudiants de l’Inelec.

C’est finalement Assurair qui remporte le premier prix, le prix de la meilleure jeune entreprise. Ces étudiants de l’Ecole Nationale Polytechnique ont eu l’idée de commercialiser des détecteurs intelligents de gaz dangereux. Une idée qui a séduit le jury d' »Injaz el Djazair ». Ils auront la lourde tache de représenter l’Algérie à Dubaï en novembre prochain à l’occasion de la compétition régionale Moyen-Orient et Afrique du Nord d' »Injaz ». Mais surtout de conserver le titre remporté en novembre 2012 à Doha par le projet « Algreenia », mené par les étudiants issus de l’école nationale de polytechnique.

Avec trois équipes primées pour des projets environnementaux, la nouvelle génération des entrepreneurs algériens semble avoir la main verte. Sensibilisée par la cause écologique, Bouchra, une étudiante en 3ème année à l’ENSH, n’est pas déçue de repartir du Kiffan Club bredouille. Pour elle, Injaz el Djazair représente le « début de quelque chose », les prémisses de la révolution verte en Algérie.

Sur la table du stand de son équipe, Eco City, de drôles d’objets sont présentés. Prônant ces « bons gestes » qui préservent la nature : tri, collecte et recyclage de déchets, la jeune entreprise transforme des bouteilles en plastique en trousses et recycle aussi le plastique en bracelets et autres accessoires de bureau. Des objets en vente depuis avril, précise la jeune fille, qui veut impulser un « changement de mentalités » au sein de la société algérienne. Mais la grande invention pensée par Eco City c’est le compostage. Une conversion et revalorisation de la matière organique (les ordures ménagères) en un produit semblable à un terreau destiné aux agriculteurs algériens.

Autre révolution sur laquelle la jeune génération mise : le numérique. A l’instar de la startup Shops Dz, un service de déstockage en ligne de produits aussi divers que des parfums et des ordinateurs. Mais Nassima, Schems Eddine, Anis et leur collègue de l’école nationale polytechnique s’aventurent sur une pente glissante sachant que le payement en ligne n’existe toujours pas en Algérie. Un obstacle qui motive ces jeunes entrepreneurs qui ne veulent pas rater le coche. « On s’y met maintenant pour être les premiers. Si on attend, il sera trop dur de percer sur ce marché prometteur », confie Schems Eddine, étudiant en pétrochimie.

De la motivation, de l’envie et surtout de l’ingéniosité, c’est sûr, les jeunes participants de cette seconde édition d’Injaz el Djazair ont une belle carte à jouer en Algérie.

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