Algérie-Maroc : quand les salafistes jettent de l’huile sur le feu

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Les islamistes font tout, ces derniers temps, pour se placer sur l’échiquier politique, médiatique ou autre. Depuis le début des «révolutions arabes», la mode est au discours religieux, menés par des «militants» qui ont le vent en poupe.

Ce climat favorable à l’islamisme, a sans doute favoriser la mise en avant du discours de ce «Cheikh» pourtant inconnu, qu’est le marocain Mohamed Fizazi. Sinon comment expliquer qu’il puisse bénéficier d’autant de médiatisation ? Et pourquoi certains médias, notamment ceux ayant une préférence pour ce genre de «sujets», font intervenir d’autres religieux principalement pour répondre aux attaques de «Cheikh» ?

Il est utile de rappeler que Mohamed Fizazi avait adressé, il y a quelques jours, une lettre au Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, lui demandant de «se repentir» envers la monarchie. Le Marocain, arrêté puis condamné à 30 ans de prison pour être l’inspirateur des attentats de 2003 au Maroc, et gracié par la suite en 2011 par le Roi, a évoqué principalement le Sahara occidental. Celui-ci, n’ayant pas reçu, bien évidemment, de réponse de la part des officiels algériens, d’ailleurs le contraire aurait été grave, est revenu à la charge, il y a deux jours, pour demander carrément aux Marocains de prendre les armes contre l’Algérie. Des propos incendiaires qui donnent une idée sur le climat sociopolitique au Maroc. Intervenant sur la chaine de télévision «Ennahar», c’est Chemsedine Bouroubi, un autre «Cheikh», qui s’est chargé de «remettre» Fizazi à sa place. Pour l’Algérien, « les attaques de Fizazi ne sont là que pour faire plaisir au Roi». Bouroubi a laissé entendre que le Marocain, «après avoir été un opposant au régime dans son pays», a accepté un «deal» avec le Mekhzen, qui l’a mené à sa libération en 2011. Le Cheikh «Chemsou», comme aiment à l’appeler certains, estime que Fizazi veut créer la «fitna», pour rester dans le jargon religieux, entre Algériens et Marocains. En tout cas, au-delà de la portée des propos de l’un et de l’autre, il est clair que depuis quelques temps, les islamistes sont en train, de plus en plus, de dominer la scène politique et médiatique en monopolisant le débat sur les différentes questions. Pourtant, souvent, ils s’accrochent à l’accessoire et éludent l’essentiel.

Elyas Nour

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