Auditions prévues de Bettencourt et Woerth, de Maistre se défend

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L’agenda politique et judiciaire sera de nouveau dominé par l’affaire Bettencourt cette semaine, avec les auditions attendues de l’héritière de L’Oréal et du ministre du Travail, Eric Woerth.

Le Journal du Dimanche croit savoir que Liliane Bettencourt sera entendue par la brigade financière lundi à son domicile de Neuilly-sur-Seine, à son retour de Majorque.

Vendredi, son avocat, Me Georges Kiejman, avait dit à Reuters que cette audition aurait lieu « dans le courant de la semaine », sans précision de date ni de lieu.

Autorisée par le conseil des ministres, l’audition d’Eric Woerth, soupçonné de conflit d’intérêts, aura lieu « dans la foulée, a priori mardi », peut-être à Chantilly (Oise), la ville dont il est maire, écrit le JDD.

Le ministre du Travail y a passé la journée de samedi, déambulant entre l’hippodrome et les rues de la ville, visiblement détendu sous l’oeil de nombreux photographes mais sans faire de déclaration à la presse.

« Je suis très sensible à votre idée un peu systématique de me demander comment je vais », avait-il ironisé jeudi, à l’issue de la réunion de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée qui venait d’avaliser le projet de réforme des retraites.

« Je n’ai jamais cessé de m’occuper de ce dossier quelles que soient les vicissitudes de la vie publique », avait-il lancé à l’adresse des journalistes.

Florence Woerth, l’épouse de l’ancien ministre du Budget, a été entendue mercredi pendant cinq heures par la brigade financière sur les conditions de son embauche par la société Clymène, qui gère une partie des actifs de Liliane Bettencourt.

Dernier épisode en date du feuilleton politico-judiciaire débuté mi-juin, le gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, assure dans le Journal du dimanche qu’il ne l’a pas embauchée sur demande expresse d’Eric Woerth.

« DALLAS-SUR-SEINE »

Il dit avoir rencontré celui qui n’était pas encore ministre du Budget mais déjà trésorier de l’UMP « pour la première fois au second semestre 2006 », avant la campagne présidentielle.

Tout en confirmant avoir versé de l’argent à l’UMP, Patrice de Maistre nie tout financement au-delà des limites fixées par la loi, qui plafonne les dons à 7.500 euros par personne.

Le gestionnaire de fortune confirme également avoir rencontré Eric Woerth le 19 janvier 2007 dans un café mais il dément lui avoir remis de l’argent en liquide.

Selon l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, cette rencontre a eu lieu le lendemain d’un retrait de 150.000 euros sur le compte de Liliane Bettencourt.

« Les accusations de Mme Thibout sont tout simplement ridicules (…) Tout cela est faux », affirme Patrice de Maistre dans le JDD pour qui ce « Dallas-sur-Seine » doit s’arrêter.

L’hebdomadaire Marianne a écrit cette semaine que les enquêteurs ont retrouvé un document bancaire montrant que la milliardaire avait demandé de retirer beaucoup plus: 500.000 euros sur son compte de la banque Dexia que la somme finalement retirée par la comptable.

Cette somme n’était pas destinée à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, assure Patrice de Maistre.

« Tout cela relève du fantasme », dit-il, rappelant une précédente demande d’une grosse somme en liquide, rejetée par la comptable: « Mme Bettencourt souhaitait tout simplement s’acheter une bague ».

Selon Le Parisien, la brigade financière a procédé à des perquisitions vendredi au siège de trois associations de recherche médicale fondées par le Pr Gilles Brücker, exécuteur testamentaire de Liliane Bettencourt.

Les enquêteurs cherchaient à établir qui est le vrai propriétaire de l’île d’Arros, aux Seychelles, qui ne figure pas dans le patrimoine déclaré de Liliane Bettencourt, précise Le Parisien dans son édition de samedi.

Reuters

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