Dans une tribune parue dans le journal Le Monde/ Des intellectuels algériens dénoncent «la salafisation» de l’école

0

Pour exprimer leur opinion de l’école algérienne et en vue d’appuyer les réformes en cours, un groupe d’éminents intellectuels algériens ont publié une tribune dans le quotidien français Le Monde, pour dénoncer la situation actuelle de l’école algérienne et proposer des solutions pour sortir de cette situation.

Le document, signé par des noms prestigieux comme Mohamed Harbi, Khaoula Taleb-Ibrahimi ou encore l’écrivain Waciy Laarej, fait démentir l’argument des esprits rétrogrades concernant l’étude de la langue arabe dans notre pays. «(…) ceux qui s’imaginent que la langue arabe est une langue sacrée, voire la langue sacrée par excellence, ils ne sont rien moins que des adeptes de la sottise», écrivent-ils. Ils remettent même en cause un hadith attribué au prophète selon lequel «la langue arabe est la langue du paradis». « Ce pseudo-hadith est considéré, y compris parmi les grands maîtres de l’école juridique hanbalite, comme une «forgerie». «Or, ajoutent-ils, ce même prétendu hadith est réhabilité par le néosalafisme, qui en a fait l’emblème de sa religiosité tactique. En effet, ce type de hadiths est le pain quotidien des prédicateurs et des sermonnaires dont la plupart des récits par eux colportés relèvent de cette catégorie».

«(…) dans le système normatif islamique, tous les actes humains sont soumis, non pas à une, mais à deux échelles de qualification, qui s’appliquent concurremment à ces actes : l’une est religieuse, l’autre légale. C’est l’ensemble de ce système que le néosalafisme a détruit dans notre pays», ajoutent ces intellectuels venus de différents horizons.

Contre cet obscurantisme, ces personnalités opposent le «libre arbitre». «Le Libre arbitre est le seul credo philosophique qui convienne au monde complexe dans lequel nous vivons. Il faut que l’école puisse donner aux enfants qui lui sont confiés par millions les clés de leur «être-au-monde», afin que notre Algérie soit digne de son rang dans le concert des nations et qu’elle œuvre au bonheur et à la prospérité de tous comme une part de son humanité», concluent-ils.

Voici le lien vers l’article du quotidien Le Monde:

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/11/22/l-ecole-algerienne-entre-incompetence-et-obscurantisme_5035560_3212.html

Essaïd Wakli

Article précédentIncendies de forêt: les raisons du retard des bombardiers d’eau russes
Article suivantLittérature/ L’écrivain Nabil Farès tire sa révérence