Etude sur la tolérance en Afrique /L’Algérie refuse que l’on s’intéresse à son cas

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Le projet d’enquête et de recherche indépendant, dirigé en Afrique : « Afrobaromètre » qui mène des enquêtes sur les attitudes du public a publié le 1er mars une étude ayant pour objet la tolérance au sein du continent africain. Malheureusement, l’Algérie n’est pas concernée par les résultats de cette étude car le partenaire algérien a estimé que le questionnaire a touché des sujets « sensibles » pour ne pas dire tabous.

Cet organisme a présenté dans son rapport, « de nouvelles données sur la tolérance en Afrique résultant du Round 6 d’enquêtes d’Afrobaromètre dans 33 pays en 2014/2015 ».

Les résultats de l’étude ont démontré que l’Afrique souffrait de la subsistance de beaucoup de préjugés concernant la capacité de ces habitants à être tolérants « elle est souvent décrite comme le continent des divisions ethniques et religieuses et de l’intolérance » indique le rapport,  tout en soulignant que ses résultats démontrent un niveau élevé d’acceptation des autres groupes ethniques, des autres religions, des immigrés, et des personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVVIH).

Tolérance Afrique

« La proximité et le contact fréquent avec différents types de personnes semblent consolider la tolérance, comme le suggère les niveaux plus élevés de tolérance dans les pays avec des populations diversifiées et une forte corrélation entre l’acceptation des PVVIH et la prévalence nationale du VIH/SIDA ».

Une exception est cependant mise en exergue, les africains sont en général très hostiles aux homosexuels. La question des homosexuels est d’ailleurs à l’origine du refus de l’Algérie ainsi que l’Egypte et le Soudan de faire partie de cette étude intéressante, les experts des ces trois pays ont estimé que ce sujet était très sensible se qui fait que l’étude a écarté ces trois pays qui ont refusé de se prononcer à ce sujet.

L’étude qui s’est déroulée dans 33 pays et qui prend en considération les facteurs relatifs à la tolérance aux autres ethnies, religions, immigrants et travailleurs étrangers, personnes atteintes de VIH/sida et aux homosexuels a aboutie à des résultats intéressants concentrés dans un nombre de points faisant état de la question de la tolérance en Afrique :

  • À travers 33 pays, de grandes majorités de citoyens africains démontrent une tolérance envers les autres groupes ethniques (91%), les autres religions (87%), les immigrés (81%), et les personnes vivant avec le VIH/SIDA (68%).
  • Les niveaux de tolérance sont particulièrement élevés dans les régions et les pays qui sont diversifiés ethniquement et religieusement, ce qui suggère que l’expérience est un facteur important contribuant à l’attitude de tolérance au sein des populations africaines.
  • De même, la tolérance envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA est la plus élevée dans les pays à haute prévalence de VIH/SIDA, indiquant que l’expérience personnelle peut conduire à se départir de l’intolérance et de la stigmatisation.
  • Cependant, une grande majorité de citoyens africains est intolérante envers les citoyens homosexuels. À travers les 33 pays, 78% de répondants en moyenne affirment qu’ils préféreraient « quelque peu » ou « fortement » ne pas avoir de voisin homosexuel.
  • Mais toute l’Afrique n’est pas intolérante envers les homosexuels. La majorité dans quatre pays (le Cap-Vert, la Mozambique, la Namibie, et l’Afrique du Sud), et plus de quatre sur 10 citoyens de trois autres pays, aimeraient avoir des voisins homosexuels ou n’ont pas de problèmes à vivre près d’eux.
  • Les chrétiens, les citadins, et les plus jeunes ont tendance à être plus tolérants que, respectivement, les musulmans, ceux qui vivent en milieu rural, et les plus âgés.
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