France: La commission Macron est un stratagème pour dissimuler les crimes du colonialisme

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Macron

Le Cameroun suit les traces de l’Algérie dans le traitement du passé colonial de la France. Immédiatement après que le président français Emmanuel Macron a annoncé la création d’un comité mixte de chercheurs des deux pays pour faire la lumière sur les pratiques de la France pendant la période coloniale du Cameroun et après son indépendance, le La réponse est venue de l’élite de ce pays, exprimant ses craintes d’une « histoire sous le contrôle de l’État ».

Dans une interview au journal français « Le Monde », Jacob Tatsitsa, co-auteur avec Thomas Deltumbi et Manuel Domergue, de deux livres bien connus sur l’oppression coloniale française au Cameroun, a exprimé ses doutes sur le sérieux de l’initiative de Macron, qui a subi la pression de la classe politique et de l’élite médiatique camerounaise lors de la visite de Macron à Lyon il y a une semaine environ.

Les Camerounais ont anticipé cette visite en appelant Macron à « reconnaître les crimes coloniaux de la France, à l’instar de ce qu’elle a fait en Algérie », selon Bidimo Koh, nouveau membre du Mouvement africain pour l’indépendance et la démocratie (Manidem), qui a également évoqué une « différend historique avec la France », et a appelé à « mettre tous les crimes de la France sur la table et à les régler une fois pour toutes en échange d’une relation pacifique ».

L’historien camerounais a déclaré : « Je reste sceptique. C’est une publicité politique. Des études très sérieuses ont déjà été menées sur les massacres de masse des patriotes camerounais, qu’Emmanuel Macron n’a pas évoqués dans son discours. En plus du travail que nous avons fait… »

L’historien camerounais a minimisé la démarche du président français en déclarant: «Je m’attendais à une reconnaissance de cette guerre, à des excuses officielles et à l’annonce du début du processus d’indemnisation. Au lieu de cela, j’ai vu cette reconnaissance être contournée par le stratagème consistant à créer une commission d’historiens français et camerounais. Cette façon de travailler est pour moi discutable, car celui qui détient le portefeuille a souvent le dernier mot et dicte ce qui doit être fait. J’ai donc peur que l’histoire soit sous le contrôle de l’État.

La démarche du président français dans l’ex-colonie du Cameroun est similaire à celle qu’il avait faite avec l’Algérie plus tôt, en chargeant l’historien français Benjamin Stora de préparer un rapport sur la mémoire du colonialisme français en Algérie, mais cette initiative n’a pas pas réussi, car le parti L’Algérien n’y a pas répondu, en ne remettant pas un rapport similaire par crainte d’une manœuvre que les autorités algériennes attendaient, et cela a été concrétisé par le rapport que Stora a remis à l’Elysée en janvier 2021, qui n’incluait pas le plus simple de ce que l’Algérie demandait, dont le premier est l’apologie des crimes du colonialisme.

L’historien camerounais commence à juger de l’échec antérieur de l’initiative de Macron liée au passé colonial de son pays, à travers la constitution du comité chargé de « faire la lumière sur les pratiques coloniales françaises au Cameroun ».

« En prenant l’initiative, la France prend sa propre initiative, lui permettant de contrôler la sélection des membres de la commission, justement pour préserver ses intérêts », a déclaré Jakob Tatsitsa. Quant à la sélection des historiens pour le comité, elle est problématique, car l’histoire est une discipline académique, qui doit être régie par des règles académiques et fondée sur un examen par des historiens, et non par une autorité politique. Ce panel devrait également inclure des chercheurs d’autres nationalités et disciplines, car l’étude de la violence liée aux traumatismes, comme la torture, défie les psychologues. Le nombre de victimes est lié à la démographie historique. Les conséquences économiques sont de la responsabilité des économistes.

L’historien camerounais a parlé des archives de la «guerre d’Algérie» et de l’Indochine comme preuves des crimes du colonialisme français, qui, selon lui, s’étendent également à la «guerre du Cameroun», mais les Français, comme il l’a dit, ignorent les faits contenus dans ce document. archiver et restreindre les recherches indépendantes révélant la laideur du colonialisme, exerçant un contrôle sur celui-ci et faisant obstacle aux historiens désireux d’accéder aux sources, notamment celles des services secrets.

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