« La décision de pirater le match décidée au plus haut niveau ». Qui Hafid Derradji accuse-t-il ?

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Hafid Derradji

Dans une interview accordée à El Watan, le journaliste d’Al Jazeera Sport Hafid Derradji affirme que le piratage du match Burkina Faso-Algérie a été décidé au plus haut niveau.

Jusqu’où ira l’affaire du piratage par l’ENTV du match Burkina Faso-Algérie ? Une semaine après les faits, c’est au tour du journaliste algérien Hafid Derradji de prendre la parole. Il officie désormais pour Al Jazeera Sport, laquelle a annoncé son intention de porter plainte contre l’ENTV. Dans un entretien à El Watan, Hafid Derradji se défend de toute trahison à la patrie.

Le soir du match, c’est lui qui était en charge du commentaire sportif sur la chaîne qatarie. C’est par sa voix que les téléspectateurs ont appris le piratage du signal par l’ENTV. Ancien patron du service des sports de la chaîne publique algérienne, Hafid Derradji assure que lui n’aurait jamais pris une telle décision s’il était encore en poste :

Moi-même, en tant que patron du service des sports, j’ai été confronté à des situations compliquées au moment des négociations pour l’achat des droits de diffusion, mais comme on s’y prenait plusieurs mois à l’avance, on arrivait toujours à obtenir gain de cause. Pour cela, il suffit d’agir en professionnel.

Hafid Derradji accuse les actuels responsables de l’ENTV d’incompétence :

Le tort revient aux responsables de la Télévision nationale qui n’ont rien fait et ont attendu la dernière semaine pour entamer les négociations avec Al Jazeera Sport. Il y a eu manifestement de l’incompétence de la part de ceux qui étaient en charge des négociations.

Pour autant, Hafid Derradji pense que la décision de pirater le match ne peut avoir été prise par les seuls cadres de l’ENTV. Le journaliste d’Al Jazeera Sport sous-entend que les enjeux étaient bien trop importants pour que les plus hautes autorités du pays ne s’en mêlent pas. A El Watan, il affirme clairement :

Le DG de la télévision ne peut pas prendre une telle décision. Même le ministre ne peut pas le faire. Cette décision a été décidée au plus haut niveau.

Une hypothèse qui s’entend si l’on considère que les mêmes autorités ont mis en place un pont aérien pour acheminer des milliers de supporters vers Ouagadougou. Mais une hypothèse qui manque cruellement de preuves, d’autant qu’elle semble dictée par un violent ressentiment d’Hafid Derradji qui s’estime victime d’un lynchage médiatique :

Il y a une cabale contre moi et je sais qui mène cette croisade. On veut faire croire que j’ai pris position contre l’Algérie. Je suis sûr que le communiqué diffusé par la télévision, dans lequel je suis nommément cité, a été télécommandé d’ailleurs.

Dans la même interview, Hafid Derradji affirme qu’Al Jazeera Sport n’a jamais exigé la réouverture d’un bureau à Alger pour céder les droits de diffusion du match. Tout juste concède-t-il une maladresse des responsables qataris qui ont effectivement demandé à l’ENTV de les « aider à obtenir une autorisation pour l’ouverture d’un bureau de BeIN Sport à partir du mois de janvier. » Une demande qui n’a que peu de chances d’aboutir vu la tournure prise par les événements.

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