La Suisse Maintient le Gel des Avoirs d’un Ancien Ministre Algérien

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La Suisse Maintient le Gel des Avoirs d'un Ancien Ministre Algérien

Les autorités suisses ont récemment confirmé leur décision de maintenir le gel des avoirs d’un ex-ministre algérien de l’ère Bouteflika, dans le cadre de l’entraide judiciaire sollicitée par l’Algérie pour retrouver les fonds détournés par d’anciens responsables politiques.

Cette affaire jette une lumière crue sur les efforts déployés par les gouvernements pour combattre la corruption et l’impunité à l’échelle internationale, ainsi que sur le rôle crucial des autorités suisses dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la coopération judiciaire internationale.

Un Ex-Ministre Algérien Sous le Feu des Accusations

La Suisse est devenue le point central d’une affaire juridique complexe et hautement médiatisée concernant le gel des avoirs d’un ancien membre du gouvernement algérien.

Bien que l’identité de l’ancien ministre n’ait pas été révélée dans l’arrêt du tribunal suisse, des sources indiquent qu’il s’agit d’Abdeslam Bouchouareb, qui a occupé le poste de ministre de l’Industrie et des Mines sous le règne de l’ancien président Bouteflika. Bouchouareb a été condamné en Algérie pour des actes de corruption et fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrêt international, son domicile restant inconnu.

La Demande de Levée des Séquestres

L’ex-ministre algérien a tenté de faire lever le gel de ses avoirs, qui sont détenus dans un compte bancaire à Genève. Toutefois, le Tribunal fédéral pénal suisse a rejeté son recours, argumentant qu’il ne pouvait être allégué que la décision était le résultat d’une violation de ses droits fondamentaux ou qu’il s’agissait d’une persécution politique.

Le gel des avoirs a été ordonné dans le cadre de l’entraide judiciaire sollicitée par l’Algérie, qui enquête sur des soupçons de pots-de-vin versés dans le cadre d’un contrat d’achat de canaux d’acier. Le montant gelé s’élève à 1,7 million d’euros.

Cette décision du tribunal suisse illustre le sérieux avec lequel les autorités suisses prennent leur rôle dans l’application de la loi et la coopération judiciaire internationale.

La Lutte Contre la Corruption en Algérie

Les accusations de corruption dans cette affaire portent sur des actes commis dans le secteur automobile en Algérie, pendant que Bouchouareb était ministre de l’Industrie et des Mines. Il était chargé de superviser les importations et les installations d’usines d’assemblage de voitures dans le pays. Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de lutte contre la corruption en Algérie.

Après la chute du président Bouteflika en avril 2019, sous la pression du mouvement de contestation populaire, les autorités algériennes ont engagé des enquêtes approfondies sur la corruption généralisée dans divers secteurs. Ces enquêtes ont abouti à l’arrestation et à la condamnation de plusieurs anciens Premiers ministres, d’hommes d’affaires, d’anciens ministres et de hauts gradés de l’armée, dont Bouchouareb.

Récupération des Fonds Détournés

Le gouvernement algérien a entrepris une vaste opération pour récupérer les fonds détournés ou ayant servi à acquérir des biens immobiliers à l’étranger. Selon le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, 259 commissions rogatoires internationales ont été lancées pour localiser et récupérer les fonds détournés, avec 40 d’entre elles initiées depuis 2022. En outre, sept demandes d’assistance judiciaire ont été adressées à 31 pays dans le but de localiser ces fonds. Jusqu’à présent, 62 commissions rogatoires ont été exécutées.

Cette affaire démontre le ferme engagement de l’Algérie à traduire en justice les anciens responsables accusés de malversations financières et à récupérer les fonds détournés. Elle met également en évidence l’importance d’une coopération internationale efficace dans la lutte contre la corruption à l’échelle mondiale, avec la Suisse jouant un rôle clé dans le processus.

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