L’Algérie et la Coupe du Monde 2026 : Un Besoin de Leadership Diplomatique

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L'Algérie et le Lobbying Africain pour la Coupe du Monde 2026

Algerie Foot: La Coupe du Monde 2026 est un événement mondial attendu avec impatience, mais pour les équipes africaines, elle représente également un défi considérable.

Les éliminatoires pour la zone Afrique débutent dans quelques semaines, et près d’une vingtaine de pays sur le continent ne disposent pas de stades homologués. C’est dans ce contexte que nous nous demandons pourquoi l’Algérie, malgré la récente inauguration de plusieurs stades modernes, n’a pas offert son hospitalité aux équipes adverses.

Cette semaine, l’Algérie a célébré l’achèvement du nouveau stade Hocine Ait Ahmed à Tizi Ouzou. Le pays a également attribué par décret présidentiel le stade Ali Ammar, plus communément appelé Ali la Pointe, au club Mouloudia d’Alger. Ces réalisations ont mis fin à une longue période d’attente pour la construction de stades modernes en Algérie, qui avait débuté avec la livraison des stades Miloud Hadefi à Oran en 2021 et Nelson Mandela de Baraki en 2022.

L’Algérie dispose désormais de sept stades prêts à être homologués par la Confédération africaine de football (CAF). Parmi eux figurent les stades du 5 Juillet à Alger, du 19 Juin 1956 à Annaba et le Chahid Hamlaoui à Oran. Ce nombre est équivalent à celui de l’Afrique du Sud, qui possède le plus grand nombre de stades homologués pour accueillir des matchs internationaux en Afrique.

Pourtant, malgré ces infrastructures modernes, l’Algérie n’a pas encore proposé d’accueillir les équipes d’autres pays africains qui ne disposent pas de stades homologués. Neuf nations africaines différentes ont déjà trouvé des solutions pour accueillir leurs équipes. Certains, comme le Lesotho et l’Eswatini, ont opté pour des destinations relativement proches, principalement en Afrique du Sud. D’autres ont choisi des pays plus éloignés pour héberger leurs rencontres. Les Seychelles joueront à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le Soudan du Sud disputera ses matchs au tout nouveau stade de Dakar, au Sénégal, la Gambie évoluera à Dar Es-Salam, en Tanzanie, tandis que Djibouti a sélectionné Le Caire, en Égypte.

Le Maroc a, de son côté, fait preuve d’une grande ambition en accueillant pas moins de huit équipes nationales différentes en novembre. Cela est en grande partie dû aux efforts de lobbying actifs de la Fédération royale marocaine de football, qui a signé 44 partenariats avec ses homologues africaines. Ces accords, d’une durée de deux ans, comprennent des dispositions pour l’organisation de matchs internationaux.

Il est surprenant de constater que le Maroc a réussi à attirer autant d’équipes malgré des installations et des ressources similaires à celles de l’Algérie. Cela soulève des questions sur le rôle de l’Algérie dans le domaine du lobbying sportif, notamment en ce qui concerne sa candidature pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) ou sa place au sein du comité exécutif de la CAF.

Il est temps pour l’Algérie d’abandonner une attitude attentiste et de saisir les opportunités qui se présentent. Un exemple évident est la Palestine, où l’Algérie n’a proposé ses services qu’après une demande explicite du président de la fédération palestinienne de football. Pourquoi le Soudan préférerait-il jouer à Benghazi plutôt qu’à Alger, compte tenu de l’histoire commune qui lie ces deux nations depuis leur rencontre à Oum Dourman en 2009 ?

L’Algérie doit maintenant exploiter pleinement les infrastructures sportives acquises à grands frais, non seulement pour les compétitions locales, mais aussi pour les matchs internationaux. Cela renforcerait sa position dans le paysage du football africain et consoliderait ses relations diplomatiques sur le continent.

Alors que l’Algérie se prépare à relever de nouveaux défis sportifs et diplomatiques, elle doit reconnaître le potentiel inexploité qui se présente à elle. L’avenir du football africain est en jeu, et l’Algérie doit jouer un rôle actif et influent pour en façonner la trajectoire.

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