L’Algérie Face à un Avenir Climatique Incertain : Les Alertes de la Banque Mondiale

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L'Algérie Face à un Avenir Climatique Incertain : Les Alertes de la Banque Mondiale

Le monde entier est aux prises avec les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique, et l’Algérie ne fait malheureusement pas exception. Dans un rapport conjoint avec les autorités algériennes, la Banque mondiale sonne l’alarme sur les risques accrus de catastrophes naturelles auxquels le pays est exposé. Les séismes, les inondations, les feux de forêt et la sécheresse sont autant de menaces pesant sur l’Algérie.

Ce rapport intitulé « Diagnostic sur la Gestion des Risques Climatiques et de Catastrophes en Algérie » met en lumière la fréquence croissante des incendies de forêt, des inondations et des tremblements de terre qui ont engendré d’importantes pertes humaines et économiques. Il s’inscrit dans le cadre d’une assistance technique de la Banque mondiale au gouvernement algérien pour améliorer la gestion des risques de catastrophe (GRC). Cette étude repose sur une analyse documentaire et des entretiens avec les parties prenantes algériennes.

L’Algérie sous la Menace de Multiples Aléas

L’étude souligne que l’Algérie est vulnérable à une variété d’aléas, notamment les inondations, les séismes et les incendies de forêt. Elle explique que l’urbanisation rapide, la concentration de la population sur le littoral et les effets du changement climatique contribuent à accroître les impacts humains et économiques de ces catastrophes. Ce diagnostic offre un aperçu des risques auxquels le pays est confronté et évalue leur impact sur le développement socio-économique.

Le rapport met en garde en indiquant que « les dommages résultant des inondations et des séismes pourraient coûter au pays, en moyenne chaque année, plus de 0,7 % de son produit intérieur brut (PIB) ». Cette menace est d’autant plus préoccupante que l’Algérie connaît une croissance démographique rapide, et les zones urbaines sont particulièrement exposées à de tels événements dévastateurs.

Le Coût Élevé des Catastrophes pour l’Algérie

Le constat est alarmant : l’Algérie a dû consacrer une somme considérable pour faire face aux catastrophes qui la frappent. Au cours des 15 dernières années, le gouvernement algérien a dépensé en moyenne près de 255 millions de dollars (soit environ 35,14 milliards de dinars) chaque année pour répondre aux inondations, aux séismes et aux incendies de forêt. La majeure partie de ces dépenses, environ 70 %, a été consacrée aux inondations.

Le rapport prévoit que les pertes liées aux catastrophes pourraient s’élever en moyenne à près de 0,7 % du PIB du pays chaque année, presque le double de la moyenne historique. Cette augmentation est principalement attribuable à la menace potentielle d’un séisme dévastateur dans les zones urbaines à forte croissance démographique, qui sont particulièrement exposées à de tels événements.

Un Appel à Renforcer la Gestion des Risques

Face à ce constat inquiétant, la Banque mondiale formule des recommandations pour renforcer la gestion des risques de catastrophes en Algérie. Elle identifie des domaines d’action prioritaires et des initiatives qui pourraient être engagées avec le concours de partenaires internationaux. Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, déclare : « Nous espérons poursuivre cette collaboration avec toutes les parties prenantes, notamment par le biais de partenariats stratégiques, d’échanges de bonnes pratiques et de renforcement des capacités nationales, en vue de renforcer la résilience de l’Algérie face aux risques de catastrophes et aux défis climatiques. »

Le Professeur Hamid Afra, Délégué national aux risques majeurs, souligne l’engagement collectif envers la réduction des risques et la résilience aux catastrophes en Algérie. Il affirme que les recommandations formulées dans le rapport orienteront les décisions et aideront à hiérarchiser les actions visant à protéger les communautés algériennes.

En somme, l’Algérie est confrontée à des défis cruciaux en matière de gestion des risques climatiques et de catastrophes. La collaboration avec des partenaires internationaux, soutenue par des initiatives stratégiques, s’annonce essentielle pour préparer le pays à faire face à un avenir climatique incertain et pour protéger ses populations vulnérables.

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