L’Europe entière a une «dette envers les descendants d’esclaves et les ressortissants des ex-colonies»

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Jean-Jacob Bicep

Le 10 mai 2013 coïncide en France avec la huitième journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. A cette occasion, le député européen Jean-Jacob Bicep s’est exprimé dans la presse pour rappeler son combat : l’instauration d’une journée européenne en reconnaissance des victimes de la colonisation et de l’esclavage colonial.

Les raisons du député français d’Europe écologie les verts (EELV) sont claires : «Les anciens empires coloniaux ne sont pas les seuls à s’être enrichis grâce à la colonisation. Toute l’Europe en a profité», a-t-il déclaré dans une interview à Libération, publiée ce vendredi. Jean-Jacob Bicep parle donc de «dette envers les descendants d’esclaves et les ressortissants des ex-colonies». Le remboursement de cette dette passe d’abord, selon lui, par la reconnaissance du fait que «que l’histoire des descendants d’esclaves et des anciennes colonies fait partie de la mémoire collective européenne».

Un groupe de douze parlementaires de l’Union Européenne et un collectif d’associations soutiennent l’initiative du député d’EELV. Une déclaration écrite réclamant le vote d’un texte pour instaurer une journée en reconnaissance des victimes de la colonisation et de l’esclavage colonial a été déposée au Parlement Européen.

Dans le passé, d’autres ont essayé avant lui de demander à l’Europe de reconnaitre son rôle dans l’esclavage et la colonisation, Marielle de Sarnez et Bernard Lehideux en 2005 par exemple ou encore Madeleine de Grandmaison en 2008. Mais cette fois-ci, Jean-Jacob Bicep croit en la réussite de ce projet.

«J’ai élargi le champ, puisque je parle de la colonisation européenne, et je ne porte plus tout seul cette déclaration écrite. C’est ce qui me donne mon espoir. Cette fois-ci, nous arriverons à faire que la reconnaissance soit une position officielle du Parlement européen», a-t-il déclaré à des journalistes de RFI. «D’autre part, dans le texte que nous proposons, la notion de réparation, une revendication qui fait souvent débat, est absente», a précisé le député à Libération.

La déclaration, déposée par le groupe parlementaire mené par Jean-Jacob Bicep, a besoin de la signature de 378 députés pour être adoptée. Ils sont pour l’instant 30 à l’avoir signée, les autres ont jusqu’au 15 juillet.

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