Mali : élection présidentielle de tous les dangers

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Ce dimanche, près de 7 millions de Maliens sont appelés aux urnes pour élire leur président, 18 mois après l’occupation du nord du pays par des groupements djihadistes. Un scrutin à enjeu pour cet Etat, ravagé par une guerre civile, qui doit trouver les moyens de se redresser.

Les électeurs maliens doivent se prononcer ce dimanche à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle. Ils ont le choix entre 27 candidats mais deux grands favoris semblent se dégager : Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre, et Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances et ex-dirigeant de l’Union économique et monétaire (Uémoa).

Très tôt se matin, de Bamako la capitale aux villes du nord comme Gao, qui ont payé un lourd tribut lors de l’occupation par des groupes djihadistes, des files d’attentes ont encombré les entrées des bureaux de vote, comme ont constaté les journalistes agenciers de l’AFP. Un bon signe pour un pays habitué à un taux de participation relativement bas. Au dernière élection présidentielle, ce taux atteignait difficilement les 40 % ! « J’espère qu’avec ma voix mon candidat sera élu et pensera surtout à développer ma région longtemps abandonnée », a declaré à l’AFP Issoufou Cissé, un quinquagénaire en boubou bleu et turban blanc. «Moi, je vais tout faire pour voter, pour élire un président qui va sauver le Mali, qui va réconcilier le Nord et le Sud, qui va réconcilier tous les Maliens», a lancé de son côté Oumar Diakité, professeur d’anglais à Tombouctou.

Le scrutin est à enjeu. En effet, cette élection doit rétablir l’ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d’Etat qui a précipité la chute du Nord du Mali, aux mains de groupes islamistes de la mouvance Al-Qaïda, alliés dans un premier temps à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Et pour assurer l’ordre et le bon fonctionnement de ce scrutin, des casques bleus de l’Onu et des membres de l’armée malienne ont été déployés au nord du pays, selon l’AFP. « Ce sont des élections particulières, c’est pour ça que la sécurité est renforcée. Comme vous le voyez, nous contrôlons les identités, et nous regardons ce que des gens ont dans leur sac», explique un sergent de l’armée malienne.

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