Alors que les événements tragiques en Palestine continuent de secouer le monde, le Maroc persiste dans sa voie de normalisation avec Israël. Cependant, toute voix discordante à l’intérieur du royaume est durement réprimée. Saïd Boukiout, un Marocain qui s’oppose fermement à la normalisation, en a fait l’amère expérience en étant condamné à une peine de prison particulièrement lourde.
Le Désaccord de Saïd Boukiout
L’histoire de Saïd Boukiout illustre la répression des opposants à la normalisation au Maroc. Résidant au Qatar, cet homme de 48 ans a appris la signature de l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël en décembre 2020, sous l’égide de l’ancien président américain Donald Trump. En échange, les États-Unis ont reconnu la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental. Une décision qui a profondément choqué Boukiout, qui l’a exprimé ouvertement sur les réseaux sociaux.
Un Retour au Maroc sous Haute Surveillance
En juillet de cette année, Saïd Boukiout est retourné au Maroc, mais son accueil fut tout sauf chaleureux. Il a été arrêté et jugé pour « offense au roi », une accusation qui dissimule le véritable grief porté contre lui : son opposition farouche à la normalisation avec Israël. Il a rapidement été condamné à 5 ans de prison ferme et à une amende de 40 000 dirhams (environ 3 600 euros). Cette sentence a été confirmée par la cour d’appel de Rabat le 9 octobre.
L’opinion publique au Maroc est massivement opposée à la normalisation avec Israël, mais toute manifestation de cette opposition est immédiatement réprimée. Les opposants à la normalisation, galvanisés par les événements en cours en Palestine, ont récemment intensifié leurs actions.
Ahmed Ouihmane, le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, a publiquement appelé le gouvernement marocain à renoncer à la normalisation sous peine de sérieuses conséquences : « c’est la normalisation qui le fera tomber », a-t-il averti.
Depuis le début de l’offensive des combattants palestiniens contre Israël le samedi 7 octobre, et les tragiques conséquences pour la population civile de Gaza, le roi du Maroc se trouve dans une position extrêmement délicate. Il est contraint de maintenir l’illusion d’un soutien à la cause palestinienne sans froisser son nouvel allié israélien.
