Mission Impossible : Le Maroc Face à la Cour Européenne

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Mission Impossible : Le Maroc Face à la Cour Européenne

Sahara Occidental: Suite aux audiences d’appel devant la Cour de justice européenne concernant l’accord de pêche maritime et les produits agricoles entre le Maroc et l’Union européenne, une agitation sans précédent règne au sein du royaume chérifien. Les enjeux sont élevés, car la décision d’appel pourrait remettre en question la souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis occupés. À présent, le gouvernement marocain entreprend une mission délicate pour influencer les décisions de la Cour européenne.

La tension s’est intensifiée depuis que la Cour de justice européenne a rendu les audiences d’appel publiques. La décision de la Cour, attendue dans les prochains mois, pourrait signifier que le Maroc n’a aucune souveraineté sur les territoires sahraouis occupés. Face à cette perspective, le gouvernement marocain a choisi une approche en deux temps : la pression et la séduction.

La Diplomatie de la Pression

Dans une tentative désespérée, le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, se sont rendus à Bruxelles, la capitale de l’Union européenne, à peine un jour après la fin des audiences de la Cour. Ils ont été reçus par des responsables de haut rang de l’Union européenne, dont le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Leur objectif déclaré était de « renforcer le partenariat entre l’Union européenne et le Maroc ». Cependant, la réalité est que le gouvernement marocain cherche à protéger les avantages de l’accord de pêche maritime et des produits agricoles sahraouis, qui sont échangés avec l’Union européenne comme des produits marocains. Le Maroc redoute que la décision d’appel de la Cour de justice européenne, soumise à l’influence de l’Union européenne, ne soit définitive et sans appel, mettant ainsi fin à ces avantages.

Le Maroc espère obtenir des garanties de la part de l’Union européenne pour maintenir le partenariat en cas de confirmation de la décision d’appel. Toutefois, l’Union européenne semble déterminée à ne pas céder aux pressions et à respecter la décision de la Cour, même si cela implique la fin de l’accord de pêche maritime.

La Diplomatie de la Séduction

Face au refus de l’Union européenne de renouveler l’accord de pêche maritime après son expiration le 17 juillet dernier, malgré les incitations marocaines, notamment envers l’Espagne, le gouvernement marocain persiste dans ses efforts. Il offre aux propriétaires de bateaux de pêche espagnols la possibilité de continuer la pêche dans les eaux territoriales de la République sahraouie, en hissant le drapeau marocain pour dissiper les soupçons. De plus, il propose des avantages tels que l’hébergement gratuit pour les pêcheurs espagnols dans les hôtels marocains.

Malheureusement pour Rabat, ces incitations n’ont pas réussi à influencer l’Union européenne. Le gouvernement marocain continue d’offrir des incitations à la partie espagnole et tente de créer des groupes de pression parmi les pêcheurs espagnols pour faire pression sur leur gouvernement en vue de signer un accord de pêche bilatéral en dehors de l’Union européenne.

Le résultat final de cette bataille diplomatique est incertain, mais il est clair que l’Union européenne tient à respecter la décision judiciaire à venir et à mettre un terme à l’accord de pêche maritime. Pendant ce temps, le gouvernement marocain se retrouve dans une « mission impossible » pour influencer la Cour européenne et maintenir ses avantages économiques.

Les Conséquences de l’Indépendance Judiciaire

La décision de la Cour de justice européenne sera surveillée de près, car elle pourrait avoir un impact sur les relations entre le Maroc et l’Union européenne. Les crises précédentes, notamment le scandale « Pegasus » et les allégations d’achat d’influences, ont déjà ébranlé ces relations au cours des deux dernières années. La façon dont l’Union européenne traitera la décision judiciaire en dira long sur son engagement envers l’indépendance judiciaire et les droits de l’homme.

Pour le Maroc, l’enjeu est de taille, car il devra peut-être redéfinir ses relations avec l’Union européenne et trouver de nouvelles voies pour protéger ses intérêts économiques. Une chose est sûre, cette bataille diplomatique soulève des questions cruciales sur la souveraineté et les droits des territoires sahraouis

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