Mohammed VI en colère contre les États-Unis, la France et l’ONU : Les tensions autour du Sahara occidental

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Mohammed VI en colère contre les États-Unis, la France et l'ONU : Les tensions autour du Sahara occidental

Une récente publication dans le journal espagnol « El Confidencial » met en lumière la colère du roi de Maroc, Mohammed VI, envers les États-Unis, la France et l’ONU en raison de leur manque de soutien à l’approche marocaine dans le dossier épineux du Sahara occidental.

L’événement déclencheur de cette frustration royale est la cérémonie de remise des lettres de créance aux représentants de 14 pays qui s’est tenue à Rabat le 2 septembre dernier. Une attente de plusieurs mois, voire plus d’un an et demi, a précédé cet événement en raison de l’absence prolongée du roi marocain.

Ce qui a particulièrement retenu l’attention, c’est l’absence des ambassadeurs français et américain lors de cette cérémonie. Une omission qui, selon « El Confidencial », n’était pas anodine et qui exprime la colère du roi envers Paris et Washington pour leur refus de soutenir la proposition marocaine dans le conflit du Sahara occidental.

Le journal espagnol va jusqu’à affirmer que la diplomatie marocaine semble se limiter à traiter avec ses alliés, ce qui entraîne des tensions diplomatiques significatives. Cette situation suscite des interrogations quant à l’impact de ces « accès de colère » sur les relations entre le Maroc et ses partenaires internationaux.

Par ailleurs, « El Confidencial » souligne que le Maroc a refusé l’aide de la France, des États-Unis et de l’ONU après un séisme dans la région de l’Atlas. Selon le journal, cette décision est le résultat du retrait de Paris et de Washington de leur soutien à la proposition marocaine dans le dossier du Sahara occidental.

La crise qui entoure le scandale Pegasus aggrave également les tensions diplomatiques. Le palais royal marocain exprime sa colère envers l’ONU, en particulier envers de Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, suite à sa visite au Sahara occidental, où il a rencontré des groupes soutenant l’autodétermination et les droits de l’homme.

La crise entre la France et le Maroc remonte à juillet 2021, lorsque le scandale Pegasus a révélé l’espionnage par les autorités marocaines du téléphone du président français, Emmanuel Macron, de ses ministres, ainsi que de personnalités et de journalistes français.

La situation s’est encore envenimée en septembre 2021, lorsque la France a renforcé les restrictions de visa Schengen pour les Marocains souhaitant se rendre en France, en raison du rapprochement franco-algérien.

Rabat a exprimé son mécontentement envers la France par le biais de déclarations politiques et d’articles de presse hostiles à la France et à son président, Emmanuel Macron.

La discorde entre le Maroc et les États-Unis est encore plus complexe. L’administration Biden a gelé la reconnaissance par l’administration Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Les États-Unis n’ont pas ouvert de représentation diplomatique à Laâyoune, la capitale du Sahara occidental, et ont empêché la couverture médiatique des manœuvres conjointes « African Lion » dans cette région.

Le département d’État américain, par le biais de son porte-parole adjoint, Ned Price, a également remis en question le plan d’autonomie proposé par le Maroc, affirmant qu’il existe de nombreuses voies possibles pour répondre aux aspirations du peuple sahraoui.

Il est intéressant de noter que, malgré ces tensions croissantes, les médias et les politiciens marocains semblent éviter de discuter publiquement de ces désaccords avec les États-Unis. Seules quelques mentions sont faites dans la presse locale, ce qui soulève des questions quant à la gestion de cette situation par les autorités marocaines.

En fin de compte, les tensions diplomatiques entre le Maroc, la France et les États-Unis, aggravées par le scandale Pegasus et les différends concernant le Sahara occidental, continuent de poser des défis importants pour les relations internationales dans la région. Les répercussions de ces désaccords sur la stabilité régionale et sur l’avenir des négociations autour du Sahara occidental restent à surveiller de près.

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