Ramadan 2024 : Télévisions sous Haute Surveillance, Le Ministre de la Communication Tire la Sonnette d’Alarme

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Ramadan 2024 : Télévisions sous Haute Surveillance, Le Ministre de la Communication Tire la Sonnette d'Alarme

Algérie: Dans l’effervescence précédant le mois sacré du Ramadan, le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, lance un avertissement sévère aux chaînes de télévision. Des « instructions » catégoriques sont données pour éradiquer tout contenu violent, tant verbal que physique, pendant la période sacrée. Une démarche audacieuse qui suscite déjà des interrogations sur la liberté éditoriale et les implications pour les téléspectateurs.

La Nouvelle Donne du Ramadan : Une Censure Préventive

Lors d’une déclaration à la presse après une séance de présentation du projet de loi portant règlement budgétaire pour l’exercice 2021, le ministre Laagab a souligné l’urgence d’une intervention préventive. Cette année, chaque chaîne de télévision sera soumise à des « orientations et instructions » strictes visant à éliminer tout programme qui pourrait contenir des éléments de violence, répondant ainsi aux plaintes antérieures des téléspectateurs.

Les erreurs du passé, marquées par des scènes de violence diffusées pendant le Ramadan, ne seront pas tolérées. Le ministre annonce la convocation imminente d’une réunion avec le Directeur général de l’Entreprise publique de Télévision et les Directeurs des chaînes privées. L’objectif : réitérer les orientations données, conformément à la nouvelle loi sur l’information en vigueur depuis décembre 2023.

Une Nouvelle Loi, des Nouvelles Contraintes

La loi relative à l’information, entrée en vigueur récemment, établit des conditions strictes, particulièrement en ce qui concerne la violence et l’exploitation des enfants dans la publicité ou tout autre programme télévisé. Ces conditions sont à respecter scrupuleusement, sous peine de sanctions.

La réunion prévue cette semaine ou la semaine prochaine vise à clarifier ces conditions et à s’assurer de leur application stricte. Le ministre insiste sur l’importance de diffuser un contenu « instructif et divertissant, » éloigné de tout ce qui pourrait « irriter la sensibilité et provoquer le mécontentement des téléspectateurs. »

Réactions Anticipées et Enjeux de Liberté Éditoriale

Cette annonce soulève déjà des questions cruciales sur la liberté éditoriale des médias pendant le Ramadan. Si l’intention est de protéger le public de contenus violents, certains craignent que cela ne se traduise par une censure excessive et n’entrave la créativité et l’expression artistique.

Les acteurs du secteur médiatique se retrouveront à la croisée des chemins, jonglant entre la nécessité de respecter les directives gouvernementales et la préservation de leur indépendance éditoriale. Les téléspectateurs, de leur côté, observeront de près ces développements, espérant que la qualité du divertissement ne sera pas sacrifiée au nom de la prévention.

Un Ramadan Sous Contrôle Médiatique

Alors que le Ramadan 2024 approche, la mise en garde du ministre de la Communication place les médias sous une loupe attentive. La balance entre la nécessité de prévenir la diffusion de contenus violents et la préservation de la liberté éditoriale s’annonce délicate. Les semaines à venir diront si cette intervention préventive contribuera à un Ramadan médiatique apaisé ou suscitera des débats plus larges sur les limites de la censure.

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