Staten Island de Mahmoud Aroua : Quand Deux Mondes se Croisent à Travers le Temps

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Staten Island de Mahmoud Aroua : Quand Deux Mondes se Croisent à Travers le Temps

Algérie: Dans le monde de la littérature, il y a des œuvres qui ne se contentent pas de raconter une histoire, mais qui transcendent le temps et l’espace pour créer des liens entre deux époques lointaines. « Staten Island », le quatrième roman de Mahmoud Aroua, est l’une de ces œuvres.

Édité par la maison d’édition privée El Faïrouz Culturelle et Production, ce livre est une invitation à un voyage temporel captivant, où les destins de deux êtres, séparés par mille ans, se croisent d’une manière aussi mystérieuse que poignante.

Un Voyage dans le Temps et l’Espace

Dès les premières pages de « Staten Island », le lecteur est transporté dans le temps, à Baghdad, en l’an 810. Une époque où les empires et les royaumes se disputaient le contrôle du monde, où les intrigues de cour et les complots étaient monnaie courante. C’est dans ce contexte riche en détails historiques que Mahmoud Aroua plante le décor de son histoire.

Le roman s’ouvre sur Ulaiyah, une princesse de Baghdad, qui vient de perdre son mari, le jeune prince Zayd. Tandis qu’Alex Morgan, un universitaire de 25 ans résidant à Staten Island, New York, se prépare à dire adieu à sa femme, atteinte d’une maladie incurable. Deux époques, deux histoires de perte et de désespoir se déroulent en parallèle, mais le destin réserve des surprises inattendues.

Le Pacte de l’Alchimiste

Alors que la princesse Ulaiyah refuse d’accepter la mort de son mari, elle décide de consulter l’alchimiste cheikh Naserddine, quelles que soient les conséquences. Ce dernier lui propose une potion étrange qui lui permettra de rejoindre l’au-delà tout en préservant son âme dans une bouteille jetée à la mer. Le pacte est scellé par un mystérieux parchemin, et l’histoire commence à prendre une tournure encore plus énigmatique.

L’alchimiste remet à la servante d’Ulaiyah une fiole et lui donne des instructions précises. Lorsque la princesse avalera la potion et se préparera à passer de l’autre côté, son dernier souffle sera capturé dans une bouteille identique, scellée hermétiquement. Sa mort sera attribuée à une fièvre fulminante, conformément à la charia.

Ce qui unit ces deux âmes tourmentées, à travers les siècles, c’est cette bouteille énigmatique. Lors d’une promenade solitaire sur la plage de Staten Island, Alex Morgan découvre cette bouteille luisante, sans se douter qu’elle renferme l’âme d’Ulaiyah. Cette découverte intervient quelques instants avant la mort de sa femme, et c’est ainsi que les destins de deux époques se croisent de manière inattendue.

Staten Island : Un Lieu, Une Métaphore

Mahmoud Aroua, auteur de « Sentiments sous Anesthésie » et d’autres ouvrages, n’utilise pas seulement l’histoire comme élément de liaison entre ces deux mondes, mais aussi l’endroit où se déroule l’intrigue contemporaine : Staten Island, l’un des cinq arrondissements de New York.

Cette île, moins urbaine et moins peuplée que les autres, a été le site d’enfouissement des déchets de New York pendant des décennies. Elle a également joué un rôle crucial dans les événements entourant le World Trade Center. A travers Staten Island, l’auteur transmet un message d’espoir : celui de ne jamais perdre espoir, même dans les moments les plus sombres de la vie.

Une Écriture Enrichie de Sagesse

Une caractéristique notable de l’écriture de Mahmoud Aroua est l’incorporation de proverbes, de pensées et de maximes algériennes et universelles tout au long de son roman. Cette sagesse ancestrale ajoute une profondeur et une richesse supplémentaires à l’histoire, renforçant les thèmes de l’amour, de la perte, de l’espoir et de la résilience.

En conclusion, « Staten Island » de Mahmoud Aroua est bien plus qu’un simple roman. C’est une expérience littéraire qui transcende les époques, reliant deux mondes séparés par le temps et l’espace. C’est un voyage captivant qui explore les profondeurs de l’âme humaine et célèbre la persévérance face à l’adversité. Une œuvre qui mérite d’être lue et partagée, car elle nous rappelle que, même à travers mille ans, les émotions et les rêves de l’humanité restent les mêmes.

Mahmoud Aroua, médecin anesthésiste-réanimateur, passionné de littérature, de poésie et d’histoire de la médecine, continue de nous enchanter avec son talent d’écrivain. « Staten Island » s’ajoute à la liste impressionnante de ses œuvres littéraires, et il est indéniable qu’il continuera à captiver les lecteurs avec son écriture immersive et riche en émotion. Pour ceux en quête d’une lecture à la fois captivante et éclairante, « Staten Island » est un livre à ne pas manquer.

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