WikiLeaks: Les services de renseignements Algériens se sont rendus à Guantanamo

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Désormais, on en sait un peu plus sur les dessous de l’incarcération des détenus Algériens dans la prison de Guantanamo grâce aux documents révélés dimanche par Wikileaks. Ainsi, selon les fiches obtenues par Wikileaks, les services de renseignements Algériens se sont rendus plusieurs fois à Guantanamo pour interroger les vingt-neuf détenus Algériens. Wikileaks a, d’ailleurs, révélé les fiches des deux prisonniers Algériens : Ahmed Bin Saleh Belbacha, âgé de 42 ans, et d’Abdul Raham Houari, âgé de 31 ans. Selon les premières informations divulguées par Wikileaks, les agents des renseignements Algériens ont collaboré avec leurs homologues Américains dans les interrogatoires menés avec les prisonniers Algériens.

D’autre part, les dossiers obtenus par WikiLeaks révèlent également plusieurs éléments secrets et confidentiels. En voici les principales révélations :

Au moins 150 innocents : sur les 779 personnes qui sont passées par Guantanamo depuis 2002, au moins 150 Afghans et Pakistanais, notamment des paysans et bergers, ont finalement été reconnus comme innocents par les États-Unis. Parmi les autres, la majorité (380) étaient de simples « seconds couteaux » talibans ou combattants étrangers. Au total, seuls 220 sont considérés par Washington comme de dangereux extrémistes.

Des détenus séniles et de jeunes adolescents incarcérés: un Afghan, né en 1913, a passé 10 mois à Guantanamo en 2002 après avoir été arrêté en possession d’un téléphone satellitaire dont il ne savait pas se servir. Agé de 89 ans, il souffrait de démence sénile et de dépression. Le plus jeune détenu, un Afghan de 14 ans arrêté en 2003, a passé un an à Guantanamo avant d’être libéré. Il avait été kidnappé par des talibans qui le maltraitaient.

Un extrémiste libéré par erreur: en 2004, Abdullah Mehsud, un Afghan capturé trois ans plus tôt, était libéré après avoir convaincu ses interrogateurs qu’il avait été enrôlé de force et ne constituait pas une menace. Il leur avait donné un faux nom. Après sa libération, il a organisé de nombreuses attaques, notamment contre des troupes américaines, et reçu les félicitations de Ben Laden.

Un journaliste détenu pendant six ans: un caméraman soudanais de la chaîne de télévision Al-Jazira, arrêté au Pakistan en décembre 2001, a passé plus de six ans à Guantanamo pendant lesquels il a été interrogé sur les réseaux d’information de la chaîne qatarie, notamment en Afghanistan et en Tchétchénie. Il a également été soupçonné par les Etats-Unis d’avoir aidé le mollah Omar à se procurer des armes, notamment des missiles anti-aériens Stinger. Libéré en avril 2008, il est retourné travailler pour Al-Jazira.

Les services pakistanais, groupe terroriste: les redoutés services de renseignement pakistanais (ISI), soupçonnés d’être proches des talibans, étaient considérés comme un groupe terroriste par les interrogateurs de Guantanamo, jugeant que des liens entre leurs prisonniers et l’ISI avant 2003 étaient à considérer comme le signe d’une association avec les talibans ou Al-Qaïda.

Les visites de services étrangers: des représentants de nombreux services de renseignements se sont rendus à Guantanamo pour interroger les détenus de leur pays, notamment des Yéménites, Algériens, Marocains, Tadjiks et Jordaniens. Agents russes et chinois se sont également rendus dans la prison. Un rapport précise qu’un détenu saoudien, soupçonné de s’être entraîné dans un camp en Afghanistan, avait tenté de minimiser son rôle après avoir rencontré des membres des services saoudiens.

La tournée de Ben Laden: le chef d’Al-Qaïda a passé les trois mois consécutifs au 11-Septembre à parcourir l’Afghanistan afin de préparer ses troupes au combat contre les Américains. S’attendant à être tué ou capturé, il avait transmis ses pouvoirs aux talibans.

Une bombe nucléaire en Europe ? Le cerveau des attentats du 11-Septembre, Khaled Cheikh Mohammed, a affirmé à ses interrogateurs qu’Al-Qaïda avait caché une bombe nucléaire en Europe prête à être déclenchée si Oussama ben Laden était pris ou tué. Il a également dit avoir entamé des préparatifs et constitué deux cellules de militants pour commettre un attentat à l’aéroport londonien d’Heathrow.

Synthèse réalisée par Anouar Malik

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