L’Algérie a retrouvé sa position de premier exportateur de gaz vers l’Espagne en 2023, une opportunité offerte en grande partie par les perturbations des marchés liées à la guerre en Ukraine. Cependant, la relation tendue entre les deux pays a entraîné une révision des prix du gaz qui n’ont plus été les mêmes depuis le gel du traité d’amitié.
Depuis ce gel, les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne ont été affectées, avec de nombreuses entreprises espagnoles faisant part de leurs inquiétudes. Cependant, le secteur du gaz n’a pas subi de perturbations majeures en matière d’approvisionnement. En revanche, le coût du gaz a augmenté. Les prix ont été le sujet de négociations tendues entre Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale de l’Algérie, et le groupe énergétique espagnol Naturgy.
Ces deux géants de l’énergie ont finalement trouvé un terrain d’entente sur les prix du gaz pour 2023 et 2024, mettant fin à plus d’un an de négociations acharnées. Les contrats en question remontent à plus de deux décennies et devaient initialement courir jusqu’en 2032. Ces accords portent sur un volume annuel d’environ 5 millions de mètres cubes. Ils comportent des engagements fermes, des clauses « take or pay » (prendre ou payer), et une clause de révision des prix tous les trois ans.
Hausse significative des prix du gaz
Selon le journal espagnol El Independiente, « les négociations se sont accélérées ces dernières semaines entre les deux parties pour fixer les prix pour le reste de l’année en cours et ceux de l’année prochaine ». Les équipes de négociation des deux entreprises se réunissent régulièrement pour évaluer le coût du mégawatt-heure, qui continue de connaître une forte volatilité sur les marchés internationaux. La rencontre récente à Alger entre le PDG de Naturgy et le nouveau PDG de Sonatrach a été un moment clé pour finaliser les nouveaux prix du gaz.
À la fin d’octobre de cette année, le journal espagnol Canalsur.es avait révélé que l’Espagne payait le gaz algérien trois fois plus cher qu’en 2021, avec un coût de 650 euros la tonne, soit trois fois plus cher qu’en 2021. Cette augmentation a considérablement alourdi la facture, atteignant plus de 3 milliards d’euros en 2022, comparé à 1,174 milliard d’euros en 2021.
Les répercussions de cette révision des prix du gaz sur les relations économiques entre l’Algérie et l’Espagne restent à observer. Cependant, l’approvisionnement continu en gaz de l’Algérie vers l’Espagne est une preuve de la nécessité de trouver un terrain d’entente malgré les désaccords politiques.
