Contrôle de l’internet en Algérie, le gouvernement passe à l’acte.

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    Un projet de loi portant sur la cybercriminalité a été adopté par l’assemblée algérienne en juin 2009, et ce en l’absence d’un débat public sur cette problématique qui concerne pourtant au premier les internautes algériens.

    Selon ses promoteurs, dont le ministre de la Poste et des Informations et des Technologies de Communication, Hamid Bessalah, ce texte de loi permettra à l’Algérie de se prémunir contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication qui sont : le terrorisme, la pédophilie et les autres actes de criminalité liés à l’usage d’Internet.

    Mais, comme beaucoup le redoutaient en Algérie, (lire notre dossier sur l’internet algérien) notamment à cause du flou qui entoure certains articles de la loi, le gouvernement par le truchement de ce dispositif juridique se doterait en fait d’un moyen « légal » pour contrôler l’Internet algérien, en « filtrant » les sites et les contenus et en définitive bannir ceux qui le dérangent.

    D’ailleurs, sans l’avouer ouvertement, le gouvernement a fait savoir dernièrement par le biais du ministre Hamid Bessalah, que le flux d’informations émises et reçues par les internautes algériens passera par un filtrage centralisé. En termes plus clairs, cela veut dire que le gouvernement va recourir au contrôle de l’internet algérien, selon des critères prédéterminés par ses soins.

    Les derniers évènements footballistiques et l’incroyable mobilisation des algériens sur la toile a vraisemblablement mis la puce à l’oreille du pouvoir. Peut-on faire confiance à un média incontrôlable comme internet ? La question ne se pose pas en Chine ni en Tunisie Et à ce rythme, bientôt non plus en Algérie.

    Le 1er janvier 2010, date du passage à l’acte.

    Les craintes se confirment : dès le premier jour de la nouvelle année 2010, le site internet du mouvement d’opposition algérien Rachad (www.rachad.org) et sa chaîne de télévision en ligne (tv.rachad.org), ne sont plus accessibles en Algérie, ils sont « filtrés ». Rachad publie alors un communiqué, dans lequel il proteste contre « les affres de la censure par le pouvoir algérien ».

    Open Net initiative, un site citoyen de surveillance de la censure de l’internet dans le monde, relaye l’information dans les termes suivant : « l’Algérie a rejoint la liste de plus en plus étendue des gouvernements censeurs d’Internet dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ». Le mot est désormais lâché : censure.

    Inquiétude et angoisse des internautes algériens.

    La nouvelle de la censure du site du mouvement Rachad en Algérie a provoqué des échanges angoissés entre algériens sur les sites de réseaux sociaux comme Facebook et Youtube.
    Est-ce qu’on a réellement censuré les sites de Rachad ? Si oui, qui sera le prochain ? Pourquoi l’Eepad va disparaître ? Comment expliquer la baisse du débit et la saturation du réseau depuis qu’Algérie Télecom est seule et unique fournisseur d’accès à internet en Algérie? etc.

    Autant de questions qui demeurent pour la plupart sans réponses convaincantes, montant d’un cran l’angoisse des algériens locaux qui ont peur depuis l’affaire de L’Eepad de se voir un jour privés d’une source d’évasion et d’informations aussi importante qu’Internet et ainsi se retrouvés au final mis à l’écart encore plus du reste du (cyber)monde. En réaction, un groupe contre la censure de l’internet en Algérie est crée sur Facbook et une pétition circule pour protester contre cet abus.

    RAF

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