Discours anti-immigration en Tunisie : des centaines de migrants maliens et ivoiriens rapatriés pour fuir les agressions

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Discours anti-immigration en Tunisie : des centaines de migrants maliens et ivoiriens rapatriés pour fuir les agressions

Tunisie: Près de 300 ressortissants de Côte d’Ivoire et du Mali ont quitté la Tunisie le samedi 4 mars pour fuir les manifestations d’hostilité et les agressions qu’ils ont subies après le discours du président Kaïs Saïed contre les immigrés subsahariens en situation irrégulière.

Les rapatriés, composés de 97 hommes, 25 femmes et 13 enfants, ont été accueillis par les ministres de la Défense et des Anciens Combattants et des Maliens établis à l’étranger, à leur arrivée à Bamako. Le gouvernement malien a affrété l’avion pour leur retour. Le Premier ministre Patrick Achi et plusieurs ministres ont également accueilli à Abidjan un autre groupe de 145 passagers qui ont été conduits dans un centre d’accueil pour une prise en charge médicale et psychologique avant de retrouver leurs familles.

Le discours du président Kaïs Saïed du 21 février contre les immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne a été qualifié de raciste et haineux par les ONG, car il a incité à la violence et aux crimes. Les personnes d’Afrique subsaharienne résidant en Tunisie ont signalé une recrudescence des agressions les visant et se sont précipitées en masse à leurs ambassades pour être rapatriées.

Les étudiants subsahariens ont également été victimes de la montée de la violence et des agressions. De nombreux étudiants ont déjà quitté le pays par leurs propres moyens, apeurés. L’Association des étudiants étrangers (Aesat) a documenté plusieurs agressions, notamment celle de quatre étudiantes ivoiriennes et une étudiante gabonaise.

Le rapatriement volontaire de plus de 1 300 ressortissants ivoiriens et maliens en Tunisie est significatif, car cette communauté est la plus importante d’Afrique subsaharienne en Tunisie, avec environ 7 000 personnes, bénéficiant d’une exemption de visa à l’arrivée.

Les rapatriements massifs en Côte d’Ivoire et au Mali témoignent d’une crise humanitaire en Tunisie. Les autorités tunisiennes doivent traiter les immigrés avec humanité et respecter les droits de l’homme.

Tunisie : exonération des pénalités pour les migrants subsahariens en situation irrégulière souhaitant rentrer chez eux

La Tunisie exonère les pénalités pour les ressortissants d’Afrique subsaharienne qui souhaitent rentrer volontairement dans leur pays. Cette décision intervient après une série d’arrestations et de violences à l’encontre de ces personnes, en situation irrégulière pour la plupart.

Le tout premier vol de rapatriement de Guinéens, mercredi dernier, a été le témoin d’un « déferlement de haine » à la suite du discours du président tunisien. Les 21 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie ont subi des pertes importantes de travail et de logement du jour au lendemain. Des dizaines d’entre eux ont été arrêtés lors de contrôles policiers et certains sont encore en détention. De plus, certains ont témoigné de la présence de « milices » qui les traquent et les dépouillent.

Cette situation a poussé des centaines de personnes à se rendre dans leurs ambassades pour demander leur rapatriement. Cependant, pour ceux issus de pays sans ambassade à Tunis, ils ont été contraints de rejoindre un campement improvisé devant le siège de l’Office international des migrations (OIM), où ils dorment dans des conditions insalubres.

Face à cette situation préoccupante, la Tunisie a décidé de prendre des mesures en faveur des ressortissants d’Afrique subsaharienne qui souhaitent rentrer volontairement dans leur pays. Le samedi dernier, le gouvernement tunisien a décidé d’exonérer les pénalités imposées aux personnes en situation irrégulière. Ces pénalités s’élèvent à 80 dinars, soit 25 euros par mois de séjour irrégulier, et pour certains ressortissants, les montants atteignent les 1 000 euros.

Cette décision est un soulagement pour les ressortissants d’Afrique subsaharienne qui ont subi des violences et des humiliations en Tunisie. Cependant, elle ne résout pas le problème de fond et ne doit pas être considérée comme une solution à long terme. La Tunisie doit travailler sur des politiques migratoires plus justes et plus humaines pour éviter de telles situations à l’avenir.

En somme, la décision d’exonérer les pénalités pour les ressortissants d’Afrique subsaharienne qui veulent retourner dans leur pays est une étape importante dans la résolution de la crise migratoire en Tunisie. Cependant, il est nécessaire de mettre en place des politiques migratoires plus équitables pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.

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