Egypte: la police égyptienne réprime de nouvelles manifestations

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    La police égyptienne a violemment dispersé mercredi des manifestants qui tentaient de se rassembler pour une nouvelle journée de mobilisation, au lendemain de défilés hostiles au régime dans plusieurs villes du pays, sans précédent depuis des années.

    Le groupe Facebook, à l’initiative des manifestations de mardi, a de nouveau invité mercredi la population à descendre dans la rue, notamment au Caire où des milliers de personnes avaient manifesté pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. Le ministère égyptien de l’Intérieur a réagi mercredi en avertissant qu’aucun rassemblement ou défilé ne serait toléré. Le fonctionnement des réseaux sociaux était de surcroît perturbé.

    Des milliers de policiers en tenue anti-émeute et appuyés par des véhicules blindés ont pris position aux principaux endroits et places du Caire, dont la place Tahrir dans le centre de la capitale. Les forces de l’ordre étaient également déployées devant le bâtiment de la télévision d’Etat et le siège du Parti démocratique national du président Moubarak.

    La police est intervenue pour disperser à coups de gaz lacrymogènes et de matraques plus de 2.000 militants pour la démocratie, le long d’une des principales artères de la capitale, et dans des rues commerçantes du centre. « Moubarak est en train de partir, de partir. Peuple égyptien, sois courageux et rejoins- nous », ont-il scandé. « On est pacifiques, pacifiques », ont-il ajouté, alors que les policiers chargeaient la foule.

    A Suez, à l’est du Caire, un millier de personnes étaient présentes devant la morgue municipale, réclamant le corps d’un manifestant tué la veille, afin de l’inhumer. A Assiout, dans le sud du pays, les forces de l’ordre ont selon des témoins matraqué une centaine de manifestants et procédé à une cinquantaine d’interpellations. « A bas, à bas Moubarak », « Peuple, rejoins-nous, ou ce sera ton tour », criait la foule.

    La veille, les manifestations les plus importantes depuis des années en Egypte, s’étaient déroulées dans le cadre d’une « journée de la révolution contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage ».

    « Moubarak, dégage », pouvait-on notamment lire -en français, comme en hommage à la Tunisie- sur des pancartes, tandis que les manifestants scandaient des slogans hostiles au président égyptien. « Dehors! », hurlaient-ils notamment, en référence à la révolte qui a provoqué le départ le 14 janvier du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

    Les manifestations de mardi au Caire et dans plusieurs villes, qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes, avaient débuté dans le calme, mais de violents affrontements ont ensuite éclaté avec la police. Selon des responsables des services de sécurité, deux manifestants et un policier ont été tués, tandis que 250 autres personnes ont été blessées, et que 860 personnes ont été interpellées. Un troisième manifestant est décédé mercredi des suites de ses blessures, selon des médecins. Les

    A Bruxelles, la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancic, a demandé mercredi aux autorités égyptiennes de « respecter et protéger le droit des citoyens égyptiens à manifester leurs aspirations politiques », et « prendre note de leur souhait légitime d’une action politique pour résoudre les problèmes affectant leur vie quotidienne ».

    La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a de son côté lancé un appel au calme, invitant le gouvernement égyptien à autoriser les manifestations pacifiques, et non les réprimer.

    AP

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