Export Algérie : Entre Potentiel Prometteur et Obstacles Insoupçonnés

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Export Algerie : Entre Potentiel Prometteur et Obstacles Insoupçonnés

L’économie algérienne s’engage dans une nouvelle trajectoire audacieuse, marquée par la volonté de diversifier ses exportations hors hydrocarbures. Une ambition stratégique qui se heurte à une myriade de défis, dressant ainsi un tableau complexe pour les opérateurs économiques du pays.

L’Équation Économique d’une Ambition Stratégique

Devant la commission des finances et du budget de l’APN, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a dévoilé l’objectif majeur pour 2024 : réaliser un équilibre entre les importations et les exportations hors hydrocarbures. Une feuille de route ambitieuse visant à réduire la dépendance aux fluctuations du marché mondial du pétrole, une vulnérabilité récurrente pour l’Algérie.

En 2024, les importations sont projetées à plus de 43 milliards de dollars, selon la Loi de finances. Cette stratégie vise à mettre à l’abri l’économie algérienne des soubresauts des cours pétroliers, soulignant la nécessité de promouvoir et diversifier le produit national.

Un Essor Récent Malgré des Obstacles Évidents

Les exportations algériennes hors hydrocarbures ont connu une croissance notable depuis 2020, passant de deux à sept milliards de dollars en 2023. Une performance sans précédent pour une économie qui, par le passé, peinait à dépasser les deux milliards de dollars dans ce secteur.

Ce bond significatif révèle le potentiel inexploité de l’Algérie en termes d’exportations non pétrolières. La proximité géographique avec l’Europe, des coûts de fret maritime compétitifs, et des coûts de production avantageux, notamment en énergie et main-d’œuvre, positionnent l’Algérie comme une force émergente sur la scène des exportations hors hydrocarbures.

Obstacles Majeurs à Surmonter

Cependant, derrière ce potentiel prometteur, une série d’obstacles émerge, mettant à l’épreuve la résilience des exportateurs algériens. Des contraintes réglementaires étouffantes au manque d’expérience des services portuaires et douaniers pour les opérations d’export, chaque étape du processus est un défi.

La réglementation de change, avec ses restrictions en cas de non-rapatriement des devises, entrave la gestion des exportations. L’impossibilité d’établir des factures d’avoir et l’interdiction d’avoir des bureaux de liaison à l’étranger restreignent la flexibilité des entreprises. Le paiement des frais de publicité à l’étranger depuis l’Algérie, vital pour la promotion des produits, est actuellement impossible.

En outre, les partenaires étrangers font face à des obstacles administratifs, tels que l’obtention de visas pour l’Algérie et des frais de mission dérisoires pour les cadres algériens en déplacement à l’étranger.

Un Futur Entre les Mains des Décideurs

Alors que l’Algérie aspire à une nouvelle ère d’exportations diversifiées, les décideurs sont confrontés au défi de créer un environnement propice à la croissance. Les réformes nécessaires pour simplifier les procédures, assouplir les régulations et encourager l’innovation sont cruciales.

En conclusion, l’avenir des exportations algériennes hors hydrocarbures dépend de la capacité du pays à surmonter ces obstacles et à libérer pleinement son potentiel inexploité. Les défis sont nombreux, mais les enjeux économiques et stratégiques sont tout aussi considérables.

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