Gnawa Diffusion veut faire chanter les Algérois les 30 et 31 juillet

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Gnawa Diffusion

La 6eme édition de Kheimetkoum nous promet 2 concerts phénoménaux. Le 30 et 31 Juillet, Gnawa Diffusion se produira  au théâtre de verdure complexe Laadi Flici qui vibrera au rythme du guembri, kerkabs autres percussions orientales. En attendant, Amazigh Kateb, leader de Gnawa Diffusion lors d’une conférence de presse, est revenu sur le parcours du groupe ainsi que sur ses ambitions pour la culture algérienne.

Musique rêveuse

« Je réfléchis en terme d’envie, d’utopie, voire de rêve »  voilà donc la recette de titres à succès comme « Ombre-Elle », « Ouvrez les stores » ou encore « Bab el Oued Kingston » d’Amazigh Kateb.  C’est ainsi que leur musique nous emporte dans un tourbillon de sonorités à la frontière entre le Gnaouiet raggae en passant par le rock ou encore le Chaabi et parfois même le Aissaoui. Ils ne chantent pas dans une langue, leur dialogue est international le temps d’une chanson ou d’un concert ils nous transportent dans cet univers musical dont l’authenticité reste la marque de fabrique «  Je n’utilise pas de mécanisme automatiques pour un résultat commercial » a tenu à préciser le leader du groupe. Ayant commencé sa carrière très jeune, Amazigh Kateb qualifie Gnawa Diffusion de  «Laboratoire de la platine ». Ce qu’il regrette, c’est l’absence du public en studio, au cours du processus de création. « Lorsque le public chante nos compositions, le retour que l’on a, le feedback est très important pour nous. »

L’idole des jeunes

Incontournable de la musique algérienne contemporaine, Gnawa Diffusion s’est formé au courant des années 90, une période difficile pour l’Algérie. Depuis, ce groupe a rencontré un franc succès auprès des jeunes, « On ne savait pas où on se dirigeait, ni de quoi l’avenir serait fait à l’époque tout comme aujourd’hui » explique Amazigh Kateb. Selon lui, le peuple algérien à besoin aujourd’hui plus que jamais  d’être uni par un élément solide lui permettant de se retrouver autour de valeurs communes. « Le seul lien qui demeure, à présent, c’est notre religion.»

En effet, la culture est  l’un des liens les plus indéfectibles pouvant se former entre les habitants d’un même pays. Le chanteur fait aussi remarquer que la position de l’Etat face à la culture devrait être celui « d’encourager les initiatives qu’elles proviennent de groupes associatifs ou de passionnés » et non d’en être l’initiateur. Convaincu que l’Art sous toutes ses formes peut changer une société et unir un peuple, Amazigh Kateb considère la culture comme une identité mais aussi comme une arme

« Un artiste peut faire de la politique à travers ses textes, en prenant position ou tout simplement en prenant part aux débats, mais je doute qu’un politique sache par exemple faire de la musique », ajoute-t-il  en souriant.

Hymne à la pluralité des cultures, des langues et des styles de musique, Gnawa Diffusion forme plus qu’un groupe de musiciens, une véritable brise fraiche de musique métissée en ces chaudes soirées ramadanesques.

Nedjma Falek Amrani
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