Depuis l’adoption de la nouvelle Loi immigration et asile en France, les débats autour de l’immigration et des travailleurs étrangers sont au cœur de l’actualité. Cependant, le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, déplore que l’aspect économique de cette question soit négligé. Selon lui, la France devra faire appel à des millions de travailleurs étrangers pour soutenir son économie. Cette déclaration a suscité des inquiétudes au sein des organisations patronales françaises, qui craignent les conséquences économiques et sociales de la nouvelle loi.
Le Volet Économique Mis de Côté
Lors de l’adoption de la nouvelle loi sur l’immigration au Parlement français, le président du MEDEF, Patrick Martin, a regretté que le volet économique soit relégué au second plan. Il a souligné que les débats se sont concentrés principalement sur la régularisation des sans-papiers, laissant de côté l’importance cruciale de l’immigration de travail.
Rappelons que la nouvelle loi exclut la régularisation automatique des travailleurs sans-papiers exerçant dans des secteurs en tension, malgré les demandes répétées des chefs d’entreprises de régulariser ces travailleurs.
L’Alerte du MEDEF
Le président du MEDEF a tiré la sonnette d’alarme quant à la pénurie de main-d’œuvre en France et à la nécessité de l’immigration de travail. Selon lui, l’économie française devra compter massivement sur les travailleurs étrangers pour rester compétitive. « D’ici 2050, nous aurions besoin, sauf à réinventer notre modèle social, sauf à réinventer notre modèle économique, de 3,9 millions de salariés étrangers », a-t-il révélé lors d’une interview radio.
Le président du MEDEF avait déjà abordé cette question lors du conseil national de la refondation, où il a plaidé en faveur d’une « immigration choisie » nécessaire pour l’avenir de la France.
La Menace de la Pénurie de Main-d’Œuvre
La France fait face à un vieillissement de sa population en âge de travailler, ce qui pourrait entraîner une pénurie de main-d’œuvre dans les années à venir. Cette situation met en péril les régimes sociaux, tels que les retraites, l’assurance-chômage et la santé, qui reposent sur les revenus du travail et de l’emploi, comme l’explique Patrick Martin. Les enquêtes de conjoncture montrent également des tensions croissantes sur le marché du travail en France.
Une récente enquête de la Banque de France révèle que près d’une entreprise sur deux a du mal à recruter. En 2022, 8 métiers sur 10 étaient en tension, selon une étude de la Dares. Dans les métiers d’aide à la personne, il y a une demande énorme, avec 800 000 postes à pourvoir d’ici 2030, précise Patrick Martin.
Dans le secteur industriel, plus d’un million de postes seront à pourvoir dans la prochaine décennie en France, ce qui rend l’immigration de travail inévitable, selon le gouvernement. Roland Lescure, ministre français de l’Industrie, estime qu’il faudra probablement aller chercher entre 100 000 et 200 000 travailleurs étrangers, même si le pays arrive à former entre 800 000 et 900 000 jeunes et moins jeunes dans les dix ans à venir.
L’Immigration de Travail au Cœur des Enjeux
En conclusion, la question de l’immigration de travail occupe une place centrale dans les débats en France, en particulier depuis l’adoption de la nouvelle loi sur l’immigration et asile. Le président du MEDEF, Patrick Martin, met en garde contre la pénurie de main-d’œuvre et estime que la France aura besoin de millions de travailleurs étrangers pour soutenir son économie dans les années à venir.
La tension sur le marché du travail, les besoins dans des secteurs spécifiques tels que l’aide à la personne et l’industrie, ainsi que le vieillissement de la population active sont autant de facteurs qui renforcent l’argument en faveur de l’immigration de travail. La France doit maintenant réfléchir sérieusement à sa politique d’immigration pour assurer sa prospérité économique future tout en respectant les valeurs nationales. La question de l’immigration économique ne peut plus être occultée, elle est au cœur des enjeux du pays.
