Les Céréales en Algérie : La Sécheresse de 2023 a-t-elle Éteint tout Espoir ?

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Les Céréales en Algérie : La Sécheresse de 2023 a-t-elle Éteint tout Espoir ?

Dans les vastes plaines algériennes, le cycle de vie des céréales est rythmé par les saisons et les caprices du ciel. Après une année 2023 marquée par une sécheresse dévastatrice, l’espoir renaît dans les champs algériens alors que les premiers signes de croissance émergent. C’est une histoire de persévérance, d’adaptation et de résilience dans le secteur vital des céréales en Algérie.

Une campagne de semis sous tension

La campagne de semis de céréales en Algérie a été marquée par une tension palpable. La disponibilité en semences certifiées était un défi majeur pour de nombreux agriculteurs. Sans l’aide de l’État, bon nombre d’entre eux auraient été dans l’incapacité de financer un nouveau cycle de culture. Cette année, les agriculteurs ont fait face à un dilemme : relever le défi ou abandonner face à l’incertitude.

Une situation régionale préoccupante

L’Algérie n’est pas seule dans cette épreuve. Ses voisins, le Maroc et la Tunisie, ont également été touchés par des conditions climatiques difficiles. Les importations de céréales ont connu une croissance significative dans la région. La Tunisie, en particulier, prévoit d’importer la majeure partie de ses besoins en céréales en raison de la récente sécheresse. La Russie a même offert son aide en fournissant davantage de céréales à la Tunisie.

Au Maroc, les importations de blé tendre ont atteint des niveaux record, selon le département américain de l’agriculture (USDA), avec une estimation de sept millions de tonnes, comparé à une moyenne de quatre millions de tonnes les autres années.

L’Algérie face à la sécheresse : achats massifs de blé

L’Algérie n’a pas attendu pour agir. En novembre dernier, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acheté entre 550 000 et 580 000 tonnes de blé dans le cadre d’un appel d’offres international. Ces achats font suite à ceux réalisés au début de l’année, en mai, en juin et en août, totalisant plusieurs millions de tonnes de blé. Le pays se prépare ainsi à faire face à d’éventuelles pénuries alimentaires.

Investissement dans le stockage des céréales

Le ministère de l’Agriculture algérien a également pris des mesures pour renforcer les capacités nationales de stockage. En décembre, lors d’un conseil des ministres, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le transfert immédiat des projets de silos de stockage des céréales aux autorités locales. Il a également demandé un suivi rigoureux de la saison agricole en cours, avec des inspections quotidiennes des terres cultivées pour faciliter le travail des agriculteurs.

Les signes de renouveau

En ce début de janvier, l’Algérie observe avec espoir les premières pousses issues des récents semis. Les jeunes plants cohabitent avec ceux semés en novembre, qui ont eu plus de temps pour développer leurs racines, préparant ainsi une meilleure résistance aux futures périodes de sécheresse.

Cependant, les parcelles de blé en Algérie présentent une grande variabilité. Certaines sont impeccables, avec des rangs de blé espacés de manière uniforme, tandis que d’autres montrent des signes de réglages défaillants des semoirs. Dans certaines régions, comme la wilaya d’Ouled Djellal, les grains ont germé, mais aucun rang n’est visible, en raison d’une méthode de semis inappropriée.

Des pratiques innovantes pour la résilience

Dans ce contexte difficile, des agriculteurs algériens se tournent vers des pratiques innovantes pour améliorer leurs rendements. Certains optent pour le semis direct, une technique appréciée notamment par l’Institut Tunisien des Grandes Cultures (INGC). Cette méthode permet de semer sans labour, préservant ainsi l’humidité du sol et favorisant une croissance rapide et vigoureuse des plantes.

Des régions comme Constantine et Sétif, dans l’est de l’Algérie, adoptent également des techniques de semis direct brésilien ou équivalent pour accroître leur productivité. La collaboration entre les agriculteurs et les universitaires a également contribué à l’adoption de nouvelles pratiques agricoles.

Les défis à venir

Bien que l’espoir renaisse, la campagne céréalière en Algérie est loin d’être garantie. Les épisodes de manque d’eau au printemps, ainsi que le réchauffement climatique, continuent de représenter des défis majeurs pour les agriculteurs. La question de la pluie reste cruciale, en particulier dans le grand sud algérien, où l’irrigation est essentielle.

Les subventions publiques ont permis à de nombreux investisseurs de se lancer dans la production de céréales irriguées, mais le savoir-faire est nécessaire pour atteindre des rendements optimaux. La formation des nouveaux investisseurs par des experts agricoles est devenue une nécessité.

L’importance des analyses de sol et de l’adaptation aux conditions locales

L’utilisation rationnelle des engrais azotés est également cruciale pour garantir des rendements de qualité. Les agriculteurs doivent être conscients des besoins spécifiques de leurs sols, car la solubilité élevée de ces engrais et la minéralisation naturelle du sol nécessitent des analyses régulières pour déterminer les apports nécessaires.

L’enjeu est de taille, car sous-estimer ou surestimer les besoins en engrais peut avoir un impact significatif sur les rendements et la qualité des céréales.

Perspectives d’avenir

Malgré les défis persistants, l’Algérie s’efforce de revitaliser son secteur céréalier. Des efforts sont déployés pour promouvoir des pratiques agricoles innovantes, la résilience face au changement climatique et l’optimisation des rendements.

La collaboration entre les acteurs publics et privés, ainsi que l’investissement dans la recherche agronomique, sont essentiels pour assurer la sécurité alimentaire du pays. L’avenir de la campagne céréalière en Algérie dépendra de la capacité du pays à s’adapter aux défis climatiques tout en restant fidèle à sa tradition agricole.

En fin de compte, alors que les jeunes pousses percent à travers le sol algérien, l’espoir renaît, rappelant que la résilience et la créativité des agriculteurs sont des forces vitales pour l’avenir de la nation. La campagne céréalière en Algérie continue, avec une détermination inébranlable à surmonter les obstacles et à prospérer.

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