Mer Rouge : Les Tensions Maritimes Ébranlent le Marché Automobile Algérien

0
Mer Rouge : Les Tensions Maritimes Ébranlent le Marché Automobile Algérien

Les eaux troubles de la mer Rouge ont provoqué des remous bien loin de ses rivages, notamment en Algérie où le marché automobile subit les contrecoups de la situation tendue dans cette zone cruciale qui voit transiter 12% du commerce mondial. Les récentes perturbations ont entravé le programme d’importation de véhicules en Algérie pour le mois de janvier, soulignant ainsi la vulnérabilité du secteur automobile face aux troubles internationaux.

Mokdad Aggoune, directeur de l’intelligence économique et chargé du suivi technique du dossier automobile au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, a récemment fait le point sur la situation lors d’une interview sur les ondes de la Chaîne I de la Radio algérienne.

Les Retards et les Surcoûts

L’Algérie, en quête de véhicules pour répondre à la demande croissante de son marché, avait vu des cargaisons de voitures arriver en décembre dernier. Les marques FIAT, Chery, Opel et JAC avaient réussi à importer leurs véhicules. Cependant, l’importation des voitures de la marque chinoise Geely, prévue pour début janvier, a été repoussée à février en raison des perturbations dans la mer Rouge liées aux attaques des Houthis du Yémen contre les navires ayant des liens avec Israël.

Depuis le 18 novembre, les Houthis du Yémen ont pris pour cible les navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, impactant ainsi le commerce international. Malgré la mise en place d’une force multinationale dirigée par les États-Unis et les frappes américano-britanniques contre les Houthis, de nombreuses compagnies mondiales ont suspendu leurs activités dans cette zone, entraînant des retards de livraison et des surcoûts.

Un Second Semestre Prometteur

Malgré ces perturbations, Mokdad Aggoune prévoit un changement significatif sur le marché algérien de l’automobile au cours du deuxième semestre de l’année en cours. Cette perspective positive découle des mesures prises par les pouvoirs publics pour faciliter les opérations d’importation et de production de véhicules en Algérie.

Le ministère de l’Industrie a accordé 44 agréments à des importateurs de véhicules de différentes marques, dont 24 ont été autorisés par le ministère du Commerce à importer des véhicules touristiques et utilitaires. Ces importateurs étaient censés importer un total de 180 000 véhicules d’ici la fin de l’année 2023, représentant une facture globale de 1,9 milliard de dollars.

Un Marché en Quête de Voitures

Les besoins du marché algérien sont considérables, avec environ 1,2 million de véhicules manquants en raison du blocage des importations ces dernières années, du vieillissement des voitures et des accidents de la route. Pour combler ce déficit, il faudrait importer 400 000 véhicules par an pendant trois ans, en plus des besoins annuels du marché.

Mokdad Aggoune n’a pas fourni de chiffres précis concernant les quantités réellement importées jusqu’à fin décembre, mais il a indiqué que les services du ministère dressaient actuellement un bilan qui devrait être disponible dans « une ou deux semaines ».

Pour les importateurs qui n’ont pas pu exécuter leurs quotas d’importation, le ministère écoutera leurs explications et appliquera, si nécessaire, les dispositions prévues dans le cahier des charges. L’objectif est clair : contribuer à la baisse des prix des voitures, répondre à la demande croissante et dynamiser le marché automobile algérien.

Article précédentCAN 2023 : Algérie vs Mauritanie, où voir le match décisif ?
Article suivantVente Imminente de l’OM à l’Arabie Saoudite : Un Raz de Marée dans le Football Français