Révolution Linguistique : L’Enseignement en Anglais à l’Université Algérienne

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Révolution Linguistique : L'Enseignement en Anglais à l'Université Algérienne

Une transformation profonde se prépare dans le paysage de l’enseignement supérieur en Algérie, une révolution silencieuse mais cruciale : l’introduction de l’anglais en tant que langue d’enseignement à l’université. Alors que cette transition s’opère progressivement, elle suscite à la fois l’enthousiasme et l’appréhension au sein des établissements académiques du pays.

Une Transition Graduelle

Selon Ahmed Belhani, représentant du ministre et président de la Commission nationale de l’enseignement à distance (Cnead), cette évolution majeure de l’enseignement universitaire est en cours de déploiement, mais il est encore trop tôt pour en tirer un bilan complet. Le rythme de cette transition vers l’enseignement en anglais varie d’une faculté à l’autre en fonction de la préparation et de la disponibilité des enseignants. En fin de compte, la décision de basculer vers l’anglais est laissée à l’appréciation des facultés.

Concrètement, chaque établissement éducatif décide du moment opportun pour entamer cette transition linguistique, et le rôle du ministère de l’Enseignement supérieur consiste principalement à surveiller et à accompagner ce processus. Les premières évaluations sur le terrain montrent un intérêt particulier de la part des étudiants pour cette nouvelle orientation.

Dans cette première année d’application, toutes les disciplines sont touchées, avec une attention particulière portée aux modules transversaux. Les sciences technologiques occupent une place de choix dans cette transition, signe que l’ensemble de la communauté académique adhère à cette stratégie audacieuse.

Formation en Anglais : Un Engagement Massif

Un élément clé de cette transition est la formation des enseignants. Près de 30 000 d’entre eux suivent actuellement des cours de perfectionnement en anglais, tandis que 10 000 autres s’apprêtent à entamer leur formation. Conformément aux directives du ministère, les nouvelles recrues bénéficieront de cette formation dès la signature du procès-verbal d’installation.

Cette opération de formation repose sur la notion de MOOC (Massive Open Online Course), un format pédagogique en ligne qui permet à un grand nombre d’enseignants d’accéder à des ressources de formation de haute qualité. Ces cours en ligne sont préparés par des compétences algériennes existantes, témoignant de la volonté du pays de favoriser l’acquisition de compétences en anglais.

Cependant, cette démarche ne se fait pas sans quelques défis. Certains enseignants expriment leur préoccupation quant à l’emploi du temps d’apprentissage fixé sans consultation préalable. Selon une enseignante de langues à Alger 2, « un volume horaire de trois heures par semaine n’arrange pas tout le monde ». Un autre enseignant souligne que le processus semble se précipiter sans une préparation adéquate.

La réponse du ministère à ces défis est de les considérer comme « normaux ». Selon Ahmed Belhani, tout changement rencontre inévitablement des obstacles et des résistances, mais le ministère s’engage à accompagner les enseignants de toutes les manières possibles pour garantir le succès de cette transition vers l’enseignement en anglais.

Les Prochaines Étapes

À partir de la prochaine rentrée universitaire, une enquête d’évaluation et une analyse approfondie de tout ce qui a été accompli seront menées. L’objectif est de tirer des enseignements des premières phases de cette transition et de définir les prochaines étapes de ce projet ambitieux.

En conclusion, l’Algérie se prépare à un changement majeur dans son enseignement supérieur en adoptant l’anglais comme langue d’enseignement. Cette transition, bien qu’accompagnée de défis, ouvre de nouvelles perspectives pour les étudiants et les enseignants du pays. L’objectif ultime est de renforcer la visibilité des universités algériennes à l’échelle internationale et de préparer les étudiants à une société de plus en plus mondialisée. Une révolution éducative est en marche, et l’Algérie est prête à relever le défi.

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