Un ex-officer du DRS révèle : « le général Mediene Mohamed, alias Toufik, n’est pas opposé à une candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat »

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En Algérie, les langues continuent à se délier. Jeudi, un ex-officier du Département de Sécurité et du Renseignement (DRS), les services secrets algériens, a révélé que « le général Mediene Mohamed n’est pas opposé à une candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat ». Mohamed Chafik Mesbah, qui a servi pendant des années sous les ordres du général Toufik, a dressé aussi un portrait très précis du patron du DRS. 

« J’ai, longtemps, exercé sous son commandement. Durant ma présence au sein de l’institution et même après, je n’ai jamais eu à le prendre en défaut par rapport à son patriotisme ou à son intégrité. Jusqu’à plus ample informé, je m’en tiens à ce constat », décrète d’emblée cet ex-officier du DRS dans une longue contribution publiée dans les colonnes du Soir d’Algérie. Mohamed Chafik Mesbah assure également que « l’actuel chef des services de renseignement, au comportement sobre, est d’un tempérament réservé qui ne le prédispose pas » à des écarts extrêmes.  « Il est presque pudique avec, comme défense, un abord distant. Personnellement, durant toutes les décennies où je l’ai côtoyé, jamais je ne l’ai entendu élever la voix ou proférer quelque insanité », témoigne encore cet ancien agent du DRS qui, semble-t-il, tente de lever les mystères sur ce personnage influent et puissant du régime algérien.

Et pour illustrer l’intégrité dont Mohamed Chafik Mesbah crédite son ancien supérieur hiérarchique et patron au sein du DRS, il révèle que l’ex-golden boy algérien Rafik Khalifa a tenté de corrompre le fils du général Toufik. Mais celui-ci est vite intervenu pour empêcher l’ex-milliardaire de se rapprocher de son fils. Mieux encore,  le chef du DRS aurait convoqué à maintes reprises Rafik Khalifa pour le mettre en garde contre ses agissements mafieux à travers lesquels il tentait de s’offrir les services de plusieurs agents et officiers du DRS.

« Il me revient à l’esprit l’hostilité farouche qu’il avait manifesté vis-à-vis de Khalifa Abdelmoumen, lorsque celui-ci, enivré par son épopée aventureuse, se livrait à des approches à l’endroit de cadres des services de renseignement et même du propre fils du chef de cesdits services. Convoqué à deux reprises par les services du DRS, Khalifa Abdelmoumen fut, dans un cadre réglementaire, auditionné non sans se voir signifier une sévère mise en garde », témoigne ainsi cet ex-officier des services de renseignement.

Sur un autre chapitre, Mohamed Chafik Mesbah a fait savoir aussi qu’il est très peu probable que le Chef du DRS ait dit non au 4e mandat de Bouteflika. « A contre-courant des idées reçues, je suis convaincu que le général Mediene Mohamed n’est pas opposé à une candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. Ce n’est ni dans sa nature ni dans son tempérament de nourrir des états d’âme pouvant le pousser à contrevenir aux règles de la discipline militaire », explique-t-il à ce propos avant de conclure que le général Toufik a uniquement demandé au Président Bouteflika d’assainir son entourage à la suite de nombreux scandales de corruption qui ont éclaté ces dernières années.   « Ses charges de chef des services de renseignement pourraient, cependant, l’avoir conduit, par esprit de loyauté et non de confrontation, à recommander au président de la République un assainissement de son entourage, voire un aménagement indispensable des règles de gouvernance publique », précise Mohamed Chafik Meshab lequel n’omet pas de souligner en dernier lieu qu’il n’est pas « improbable qu’une telle initiative soit à l’origine des difficultés que connaît, actuellement, le général Mediene Mohamed ».

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