La France face à un nouvel état d’esprit en Afrique : fin de l’ère paternaliste ?

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France Congo: Le président français Emmanuel Macron a terminé sa tournée en Afrique avec un échange tendu avec le président congolais Félix Tshisekedi lors d’une conférence de presse conjointe à Kinshasa.

Les deux dirigeants se sont engagés dans un échange de mots sur la question de la démocratie en Afrique et l’attitude « paternaliste » de la France envers le continent.

La tension est montée d’un cran lorsque la question de la régularité des élections en Afrique a été soulevée par une journaliste française. Elle a cité la formule de l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui avait qualifié l’élection de Tshisekedi en 2019 de compromis à l’africaine.

Cette déclaration n’a pas plu au président congolais qui a répondu en soulignant que des irrégularités électorales se produisaient également dans d’autres pays et que la France et l’Europe devaient changer leur façon de coopérer avec l’Afrique.

Tshisekedi a ensuite exhorté la France à cesser de considérer l’Afrique avec un regard paternaliste et à abandonner l’idée selon laquelle elle sait toujours ce qui est le mieux pour le continent.

Cette déclaration reflète le sentiment d’une partie de l’Afrique qui voit peu à peu la France perdre sa place sur le continent.

En effet, la France a subi une série de revers en Afrique ces dernières années, en particulier dans ses anciennes colonies. Elle a dû mettre fin à son intervention militaire au Mali contre les djihadistes après un coup d’Etat qui a changé le régime à Bamako. La France est également de plus en plus critiquée au Burkina Faso et dans de nombreux autres pays africains.

La conférence de presse conjointe à Kinshasa a mis en évidence le nouvel état d’esprit de l’Afrique envers l’ancienne puissance coloniale. Les dirigeants africains sont de plus en plus conscients de leur indépendance politique et économique, et ne veulent plus être considérés comme des pays « en développement » qui ont besoin de la tutelle de la France.

Il est clair que la France doit changer sa politique en Afrique si elle veut maintenir sa position sur le continent. Elle doit abandonner son attitude paternaliste et adopter une approche plus équitable et respectueuse des pays africains.

La France bousculée en Afrique : une nouvelle ère pour la coopération et le partenariat ?

La tournée africaine du président français Emmanuel Macron a été l’occasion pour lui de prendre la température de l’état d’esprit des pays africains à l’égard de la France. Malheureusement pour lui, le constat est sans appel : la France est de plus en plus bousculée économiquement et politiquement par d’autres pays comme la Chine, la Turquie ou encore la Russie.

Le président congolais Félix Tshisekedi n’a pas été tendre avec Emmanuel Macron lors de leur rencontre en RDC. Il a reproché à la France d’avoir une politique africaine inadaptée à la nouvelle manière dont les Africains voient la coopération et le partenariat. Macron a répondu de manière cinglante en reprochant aux dirigeants africains de ne pas être capables de restaurer la souveraineté de leur pays.

En visitant les anciennes colonies françaises comme le Congo-Brazzaville, l’Angola ou le Gabon, Emmanuel Macron sait que la « Françafrique » a vécu et propose désormais un nouveau partenariat et une nouvelle relation avec l’Afrique. Mais il doit faire face à une concurrence féroce de la part d’autres pays qui grignotent ses parts de marché en Afrique.

Le Maghreb est également une source de tension pour la France, notamment avec l’Algérie et le Maroc. Les questions liées aux visas, à l’immigration et à la mémoire ont fini par empoisonner les relations entre le Maghreb et la France.

Alain Juillet, ancien chef d’état-major des Armées françaises, estime que si la France était la « mieux placée » en Afrique, elle « fait preuve aujourd’hui d’une totale absence de stratégie, sans doute du fait d’une mentalité encore néocolonialiste. » La France doit donc changer sa politique en Afrique si elle veut maintenir sa position sur le continent. Elle doit abandonner son attitude paternaliste et adopter une approche plus équitable et respectueuse des pays africains. Sinon, elle risque de perdre sa place définitivement face à une concurrence de plus en plus vive.

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